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Sous l’effet d’une impulsion quelconque ou d’un accès de jovialité incontrôlé, elle décida que tout allait changer lorsqu’elle se leva ce matin-là.

Elle avait passé beaucoup trop de temps recluse, un peu trop triste, la tête pleine de rêves et les yeux dans l’eau. Mais cela avait assez duré. Aujourd’hui, sans qu’elle sache pourquoi, un air connu de Nina Simone lui trottait dans la tête et l’avait miraculeusement déridée. Les petits bras tout doux de son ours en peluche fétiche avaient aidé aussi, mais elle les avait déjà oubliés.

Elle rejeta sa couverture bleue, balança son oreiller à travers la pièce et ouvrit ses rideaux d’un coup sec. La lumière du soleil à son zénith éclaboussa les murs de la petite chambre et lui redonna brutalement vie. L’ours en peluche sembla cligner des yeux, ébloui. Il frissonna, délivré d’une étreinte étouffante parfois mais chaleureuse malgré tout. Il eut du chagrin, à son tour, et se faufila dans les draps.

Désormais, il était temps de s’éveiller, de sortir de la pénombre, de reprendre sa vie comme avant. Et de laisser derrière elle ses démons et ses chagrins. Tant pis pour les échecs, tant mieux pour le reste. Cet affreux sentiment de défaite, de n’avoir encore rien accompli du tout s’était peu à peu dissipé car la raison avait repris le dessus. Elle avait fini d’attendre que le monde tourne pour elle. A présent, elle ferait partie de ceux qui le font tourner.

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