Doris Lessing au complet

« Nous sommes des êtres humains, quoi que cela veuille dire. Je ne sais pas. Je suis content de te voir, quand tu me fais cet honneur. Ne crois pas que tu ne sois pas bienvenue. Mais je vieillis. Tu ne sais pas encore ce que cela signifie. Toutes ces histoires, la famille, les enfants, ce genre de choses, tout cela parait irréel. Ce n’est pas ce qui compte. Pour moi, du moins ». le-carnet-d-or-3749942-250-400

Après « Vaincue par la brousse » et « Les grand-mères », dont j’ai déjà parlé dans de précédentes critiques, et qui ont clairement constitués des révélations littéraires pour moi, j’ai décidé de m’attaquer au roman phare de Doris Lessing, au monstre : « Le carnet d’or ».

Autant « Vaincue par la brousse » représente pour moi un roman féministe complet et fort, autant « Les grand-mères », est un tableau qui touche par son esthétisme.

C’est « Vaincue par la brousse » qui a fait découvrir Doris Lessing au grand public, c’est « Les grand-mères » qui a été adapté au cinéma il y a peu, mais c’est « Le carnet d’or », qui a reçu le prix Médicis.

Pour rappel, l’ensemble de son œuvre à reçu le prix Nobel en 2007.

 

« Le carnet d’or » c’est l’aboutissement de la quête d’Anna, notre protagoniste. Anna a des difficultés avec sa vie, qui lui semble être un chaos : Elle a en effet écrit un seul et unique roman, qui a connu le succès, mais depuis qu’elle est victime du syndrome de la page blanche, sa vie s’effondre et elle a peur de devenir folle. Elle décide donc de raconter sa vie dans quatre carnets de couleurs différentes : Anna l’écrivain, Anna la communiste, Anna la femme amoureuse et Anna l’intime. C’est quand elle arrête de s’éparpiller dans ces carnets, pour se regrouper dans un seul, que s’entame enfin son processus de guérison.

Ce roman est le portrait d’une femme en quête de son identité, aussi bien personnelle que politique. « Le carnet d’or », est un roman d’amour, mais également un récit politique et social.

La lecture de ce roman, long et dense (on n’y trouve que peu de paragraphes), est certes ardue. Mais si l’on y met un peu de sien, on peut aisément vaincre le bouquin. Et comme après une ascension qui aura demandé beaucoup de soi, on aura le plaisir, au sommet, de contempler le chemin parcouru, et d’apprécier l’œuvre dans son ensemble. Car le plaisir, ici, tient largement au fait que tous les sujets chers au cœur de Lessing son développés. Mieux que cela, ils tiennent tous ici, et éclairent la lecture de ses autres romans : l’apartheid et le racisme qui l’accompagne de fait, l’exil, les rêves de jeunesse, la problématique féministe liée à l’amour, à la vie sociale, à l’accomplissement de soi, et enfin, l’écriture, comme moyen thérapeutique.

 

Tout y est, et il serait criminel de ma part d’en dire plus, tant mes tentatives de résumé seraient vaines… et en dessous.

 

« Je ne suis pas faite pour la vie telle qu’elle est organisée. Tu sais, Anna ? Je donnerais n’importe quoi pour retrouver l’époque où je faisais partie d’une bande de gosses idéalistes, trainant dans les rues et persuadés que nous pouvions tout changer. C’est le seul moment de ma vie où j’ai été heureux. Oui, d’accord, je sais ce que tu vas me dire. »

 

Titre : Le carnet d’or

Auteur : Doris Lessing

Editeur : Le livre de poche

ISBN : 978 2 253025320

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