Eloge des périphéries / Koya – San

Au sud de l’agglomération d’Osaka, au Japon, le Mont Koya est une destination qui se mérite. Il faut prendre un train de banlieue, puis un funiculaire, puis un bus pour arriver à Koya, la ville sanctuaire où est enterré le premier disciple du bouddhisme japonais, Kukaï (rien à voir avec San Ku Kaï).

koya

Comme tous les lieux saints, Koya-San est avant tout voué au recueillement et à la méditation. Circulation quasi-nulle, absence d’attractions bruyantes ou vulgaires de type bar, fête foraine, strip club, boutique M&M’s, centre commercial ou salle de pachinko. Il n’y a pas non plus d’hôtels, l’accueil des visiteurs ayant été trusté par les monastères de la cité (il y a une centaine de monastères à Koya et la moitié offrent le gîte et le couvert). Vous l’aurez compris, Koya est une étape sinon chiante, du mois pas adaptée à tous types de visiteurs. Parce que passé 18 heures, il n’y a rien à faire à Koya, et de toute façon, les monastères ferment les portes à 21 heures (sous entendu, si tu dors au monastère, tu as intérêt à être là à 21 heures, sinon tu passes la nuit sur un banc). Je suis bien conscient de ne pas donner très envie avec ce petit laïus, pourtant Koya est une destination très marquante, même si on n’est pas bouddhiste, ni religieux, ni croyant car outre quelques temples et jardins zen comme on en croise un peu partout au Japon (ceux de Koya n’étant ni plus intéressants, ni plus beaux que d’autres), ce qui fait la spécificité de Koya, c’est sa nécropole monumentale…

L’Okuno-in

Le jour où Kukaï se réveillera d’entre les morts, les gens qui sont enterrés à ses côtés renaîtront également. C’est en tout cas ce que semblent croire les quelques 200 000 japonais qui se sont fait enterrer autour du mausolée de Kukaï. Nobles et moins nobles se côtoient sur des dizaines d’hectares à flanc de montagne, enterrés au milieu d’une majestueuse forêt de séquoias géants. Un petit chemin de dalles serpente entre les tombes. Il n’y a pas un bruit, sinon le chant des oiseaux dans les frondaisons. On déambule comme dans un rêve entre ces tombes millénaire ou plus récentes, on passe un petit pont sous lequel sont déposées les urnes funéraires des nourrissons morts et on arrive à la maison des lanternes où des flammes brûlent depuis plus de mille ans. Tout cela se passe de commentaires, les photos parlent d’elles même…

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Ce qui est assez magique avec ce lieu coupé du monde c’est qu’il a beau être isolé, on n’est en fait qu’à deux heures du centre d’Osaka. Il suffit donc de cent vingt minutes de train pour passer du coeur bruissant de la métropole à un environnement de paix, de calme et de recueillement. Un de ces contrastes saisissants comme il y en a tant au Japon. Une fois qu’on s’est bien gorgé de paix et de calme, on peut retourner prendre le petit tortillard qui nous emmènera vers la bruissante ville.

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