31 de Rob Zombie pourquoi tant de haine ?

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31 et pas 32. S’il y a bien un réalisateur dans le milieu du fantastique et de l’horreur qui fait couler pas mal d’encre depuis une quinzaine d’années c’est bien Robert Bartleh Cummings, plus connu sous son nom de scène Rob Zombie. Ce fan hardcore de cinéma de genre et en particulier de Fantastique a su en un court laps de temps s’imposer comme l’un des fers de lance cette nouvelle génération de réalisateur. Si sa carrière musicale, peine sérieusement a se renouveler et connait de plus en plus ses limites, sa carrière cinématographique était quand a elle une véritable mine d’or pour les aficionados. Mais c’est avec certains choix artistique que le père Zombie a commencés aux yeux d’une certaine intelligentsia du fantastique à décliner. Car si son House of 1000 CorpsesDevil’s Rejects, sa réadaptation d’Halloween en on fait fissa le Tarantino de l’horreur, ses films suivants ont plus que partagés. Pour ma part son  Halloween 2, son Lords of Salem malgré certains petits défauts restent des bons films qui fleurent bon l’amour d’un genre particulièrement maltraité depuis une vingtaine d’années.

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Après une pléthore de projets filmique tombés à l’eau Rob Zombie s’atèle ici à un petit film que personne n’attendait et dont la sobriété ne semble pas avoir beaucoup plu à ceux qui n’ont toujours pas pigé que ce réal iconoclaste est en disgrâce auprès d’Hollywood. 31 est un survival plus proche des Chasses du comte Zaroff que de n’importe quoi d’autre. Le scénar tient sur une feuille de papier cul et franchement si vous voulez voir autre chose qu’une succession de scènes violentes, bourrés d’hormones, de sang, de foutre et de sueur passer votre chemin. Car dans 31 Zombie nous balade dans des décors souterrains d’usines plongés dans l’obscurité durant une petite heure et demi avec une certaine aisance. Jouant sur la coulrophobie la peur du clown flippant devenue une peur à la mode depuis quelques temps, le barbu électrique s’en donne a cœur joie avec ce déluge de violence et son petit cheptel de personnages barjos issus d’une bande dessinée ou d’un film Grindhouse des 70’s.

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Ce qui est intéressant avec Rob Zombie c’est que contrairement à la majorité des jeunes Yes Men du fantastique Hollywoodien, il ne cède pas au jeunisme. Ici point ‘adolescentes aux seins fermes qui se trémoussent en bikini, point de jeune cons sortis de promo ou de quater back de Lycée. Non Juste une bande de joyeux forains quadra en bonne voie pour la cinquantaine qui vont rejoindre une foire pour y installer leur attraction. Certes ces vieux restent très Rock N’ Roll et sont à font dans le trip hippie, rock et drogues. Mais ils ont le mérite de ne pas être aseptisés comme les masses de groupes de jeune chair à slasher dont on nous abreuve depuis plus de 20 ans.

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Les 5 forains avant de passer un sale quart d’heure…

Au casting on retrouve donc Sheri Lyn Skurkis plus connu sous le nom de Sheri Moon Zombie la femme de notre hirsute réalisateur, la géniale Meg Foster qui du haut de ses plus de 7 décennies a gardé son regard unique et magnétique, ainsi que Jeff Daniel Phillips, Lawrence Hilton-Jacobs, Kevin Jackson et bien d’autres, mais c’est du côté des bad guys qu’il faut plus se pencher. Car nos forains hippies vont très vite se retrouver dans un véritable traquenard organisé par ce que l’on suppose être des richards en mal d’amusement et de sensations fortes et vont devoir en ce soir d’Halloween le 31 Octobre 1976 participer malgré eux à une chasse à l’homme assez particulière. Un peu à la façon d’un Running Man ou d’un prix du danger, mais sans la récompense final. Certes me direz vous ce n’est pas très originale, mais au finish depuis quand le travail filmique de Rob Zombie l’est ? Car ce n’est pas la brillance de ses idées novatrice que ses admirateurs louent, mais la façon et l’amour avec lesquels il met en scènes ses délires ultra nostalgiques. En remettant devant son objectif des anciennes gloires du cinéma de genre US, en leur permettant de briller dans un rôle au premier plan plutôt que de les cantonner a des seconds rôles comme ceux que certains ont souvent eus durant la majeur partie de leur souvent prolifique carrière de Working Actors (c’est ainsi qu’ils se font appeler).

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Pendant le sale quart d’heure…

Outre le fait de savoir parfois magnifier ses personnages au travers de dialogues parfois savoureux un peu à la Tarantino blabla style, l’élément majeur qui place Zombie comme l’un des réalisateurs majeurs en matière de genre ces dernières années, c’est son don pour concocter des bandes originales sublimes alliant avec brio des partitions de compositeurs et des bon vieux classiques du rock yankee comme on ne sait plus en faire. Le tout plongé dans une photographie qui est à la fois superbe et poisseuse. Car Il aime bien le Robert la poisse, la crasse et la monstruosité. En même temps un peu normal quand on est fils et petit fils de forain et de circassiens (gens de cirque), lui et son frère Michael (leader du groupe Powerman 5000) grandissent dans les foires, les cirques et devant la TV où ils vont se charger d’images dont ils seront à jamais marqués. La monstruosité ne leur apparaitra alors jamais laide, mais tels des barons Frankenstein ils l’embrasseront et en tireront leur créativité mixant comme des centrifugeuses rock n’rollesque ces univers baroques et colorés.

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Mais revenons à 31 qui au final n’est pas la catastrophe avancé par tout les fans du maitre poilu et si il reste légèrement en deçà des œuvres précédentes, n’en est pas moins un film sévèrement burné et parfois bien pervers. Certes je ne vous cache pas qu’en tant que fan du bonhomme  (musique et films) j’espère a chaque fois une sortie ciné ou DVD dans nos contrées et que dans le cas de celui ci c’est grandement la même chose. Mais je dois reconnaitre que dernièrement je trouve qu’il tourne quelque peu en rond et que sa filmo peine a se renouveler. Certes Zombie offre la part belle au psychopathes, aux déviants, aux dégénérés de tout poils, mais je suis certain qu’à la façon d’un Tim Burton (avant qu’il ne foire sa carrière il y a quinze ans avec des projets foireux) il pourrait montrer (le mot monstre est d’ailleurs une étymologie possible du mot monstre est le verbe latin monstrare (monstro,avi,atum), qui signifie montrer, indiquer) la monstruosité de façon plus poétique et sans mettre tout le temps en lumière des monstres humains au final.

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Malcolm Mc Dowell est Father Murder en mode « V’la ta mouche Berteuille »

Perso j’adorerait un space Opera pleins de créatures barrés, un remake (moi qui déteste les remakes ici et seulement si c’est fait par Rob Zombie j’adorerai) du merveilleux Freaks la monstrueuse parade de Tod Browning, ou même un vrai film de Pirates cinglé, coloré et sans Kiera Nightley ou encore je le verrais bien tenter le polar, le western ou la SF. En tout cas Ce que je dois dire de 31 se résume au fait que si ce n’est pas un chef d’œuvre inoubliable, il a le mérite de bénéficier d’une photo superbe, une mise en scène punchy, d’acteurs parfaits dans leurs rôles, mention spéciale à Sheri Moon qui pour une fois ne campe pas une pétasse de caravaning ingénue et dangereuse et prouve qu’à la quarantaine bien passée il serait temps de lui offrir d’autres rôles et que d’autres réalisateurs que son compagnon puissent la mettre en lumière autrement. Car il est une évidence facheuse chez ce réalisateur, c’est sa manie infernale de mettre sa femme à toutes les sauces et dans tout ses films, mais sans la classe d’un Cassavetes avec Geena Rowlands. Un Rob Zombie sans Sheri Moon ce serait pas si mal un de ces jours.

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L’excellent Richard Brake est Doom Head…

Le génial et cultissime Malcolm Mc Dowell ainsi qu’à Richard Brake acteur formidable s’est souvent illustré dans une multitude de second rôles (il est le tueur des parents de Bruce Wayne dans Batman Begins) et qui ici interprète Doom Head un tueur à la petite semaine engagé pour traquer les infortunés concurrents, tueurs a qui il confère un aura ultra angoissant. Malheureusement Brake cabotine un peu trop et bien que j’adore les acteurs cabotins, il en fait vraiment trois tonnes pour bien montrer qu’il n’est pas le genre de mec à qui vous confieriez vos chiards. Au bout du compte 31 est un film  efficace, sombre, un peu fauché, mais qui sait manier le systeme D sans que le film en pâtisse, et surtout un vrai survival à l’ancienne au final plus proche d’un Delivrance que d’un Vendredi 13 ou autre et qui pour une fois lorsqu’un bad guy est à terre, les victimes le finissent bien comme il faut pour que contrairement a dans la majeur partie des films de ce genre ils ne puisse se relever comme ils le font toujours. Loin d’être le navet décrié par ses fans 31 se regarde sans déplaisir et parvient à inquiéter et a surprendre par moment. Même si il ne vole franchement pas bien haut (si ça volait haut chez ce gros Bourrin de Zombie ça se saurait) et que plusieurs aspects auraient dut être plus creusés. En fait 31 c’est un peu un Hostel pour vieux avec des clowns et de l’esthétisme.

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Oh le vilain clown qui ne rigole pas…

31 devrait sortir d’ici quelques mois en Blue Ray et DVD et je pense qu’il ferait comme son nom l’indique un film d’Halloween parfait.

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