Wanderer par Heaven Shall Burn

Wanderer est le huitième album studio du groupe de Metalcore Heaven Shall Burn. Album anniversaire des vingt ans du groupe allemand, son artwork indique comme une rupture, un désir de se poser. C’est un piège, car Wanderer est taillé dans le même roc que les précédents opus du gang, un granit sombre et massif.

Il y a trois ans, Heaven Shall Burn publiait Veto, un disque baroque, dont la pochette représente Lady Godiva traversant nue les rues de Coventry. La légende raconte qu’aux alentours de l’an 1000, l’épouse de Leofric l’a sommé de réduire les wanderer heaven shall burntaxes sur Coventry, ce à quoi il a répondu qu’il s’y engageait si cette dernière parcourait les rues de la ville dénudée sur un cheval. Un beau symbole en cette période interminable de crise et de taxations que le message véhiculé par Veto. Mais ce n’est en rien surprenant. Les Allemands ont toujours été des petits malins, des tribuns engagés, déterminés, musicalement armés pour mettre en évidence les plaies infectées de la société moderne.

Cette année, Heaven Shall Burn remet l’ouvrage sur le métier avec un huitième disque qui aborde un sujet tiré d’une actualité toujours aussi brûlante :  la guerre. Sans parler de concept album, c’est un album avec un concept décliné sur treize pistes. Alors que Veto entre dans le vif du sujet sans sommations et tient l’auditeur en haleine pendant tout le voyage, Wanderer n’est malheureusement pas aussi régulier. Si l’attaque est aussi franche et immédiate, le chemin est ensuite un peu caillouteux, quelques chansons n’étant pas à la hauteur du niveau d’ensemble. Mais c’est vraiment peu de choses dans une tracklist par ailleurs excellente tant pour les fans de Heaven Shall Burn que pour les newbies (par exemple, si vous les avez découverts au Hellfest en juin dernier). Pour ma part, j’aime particulièrement « Agent Orange », un morceau très Death Metal avec une intro qui monte progressivement en puissance, un tempo très rapide mais ultra maîtrisé et une progression chromatique et instrumentale éblouissante. Mon autre coup de coeur, c’est le morceau d’introduction, “The Loss Of Fury” : une intro toute en riff et en rythmique où la basse est très mise en avant. Elle débouche sur une partie de chant où Marcus Bischoff rappelle à qui en douterait que l’on est bien chez HEAVEN SHALL BURN. En deux petites minutes, cette chanson évoquant un générique de James Bond par son côté grandiloquent et froid en même temps. Ce morceau réussit également le tour de force de livrer en deux minutes une variété de climats ébouriffante.

Surprises, Surprises

Wanderer exploite la recette qui a fait le succès et la renommée de Heaven Shall Burn, un genre de Deathcore mélodique où un riffing et une batterie ultra rapides sont guidés par un lead guitare inspirés et un chant extrême, très agressif, presque démoniaque et immédiatement reconnaissable, celui de son frontman Mathias Bischoff. Difficile de mettre des mots sur cette vocifération mais c’est le haut du panier de la catégorie chant hurlé.
Pour enrichir la sauce, le quintet a invité deux hôtes de marque : Aðalbjörn Tryggvason (SOLSAFIR) qui intervient sur la reprise de “The Cry Of Mankind” (MY DYING BRIDE) et Georges Fischer (CANNIBAL CORPSE) qui vient pousser un petit coup de death growl sur “Prey To God”.

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Promo, concerts

Promotion étonnamment discrète pour cet album, je m’attendais à ce que leur label (Century Media) sorte une plus grosse artillerie, mais le public français n’est manifestement pas la priorité. On devra d’ailleurs patienter jusqu’au 20 mars 2017 pour accueillir Heaven Shall Burn en live au Zenith de Paris, et encore, pas en tête d’affiche mais en ouverture de Korn.
On termine avec un vidéo clip contemplatif. Six minute de plan séquence sur un sommet enneigé. Enjoy

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