Coyotes and Bees de Dracular, la musique qui te donne l’impression d’être super intelligent (ou super con)

A l’instar de Twin Peaks, la musique de Dracular n’est pas accessible au premier venu et quand on croit qu’on a compris, on réalise qu’on a rien compris. C’est ça qui est beau. Ou pas. Question d’état d’esprit

Dracular est un groupe de Math Rock américain. j’avais déjà vu l’étiquette Math Rock mais je n’en avais jamais écouté. Quand j’ai lancé la lecture de Coyotes And Bees, le disque de Dracular paru en mars dernier, je n’avais pas vraiment fait gaffe, je croyais m’écouter un truc peinard comme du Post Punk ou du Rock Alternatif et j’ai été quasiment agressé par un déferlement de tempi tordus, de riff disharmoniques et de chant éraillé. Une musique un peu trop intelligente pour moi.

Le Math Rock, c’est quoi ?

J’aurais pu balancer une pauvre petite critique minimaliste à base de trois punchline, deux photos, un lien vers Bandcamp et démerde-toi avec ça cher lecteur, mais quand quelque chose me surprend, j’aime bien comprendre. Alors j’ai pris mon courage à deux oreilles, écouté plusieurs fois la galette et consulté mon ami Wikipédia pour qu’il m’explique ce qu’est le Math Rock :

« Le math rock est un genre musical de rock expérimental et de rock indépendant caractérisé par une complexité rythmique et un enchaînement de riffs et mélodies, souvent dissonants ayant émergé à la fin des années 1980, influencé par des groupes de rock progressif comme King Crimson et de musique minimaliste comme Steve Reich. Ce style peut être rapproché dans une certaine mesure du post-rock, dans lequel sont habituellement classés certains groupes de math rock, bien que le premier puisse être différencié par un jeu de batterie généralement plus influencé par le jazz. Tandis que la majorité des musiques populaires utilisent des rythmes binaires 4/4 basiques, les morceaux regroupés sous la bannière de math rock sont caractérisés par une métrique atypique, avec l’utilisation de mesures asymétriques (tels que 7/8, 11/8, 13/8 etc.) et des variations fréquentes de signatures rythmiques. C’est cette complexité rythmique, considérée comme « mathématique » par de nombreux amateurs et critiques, qui donne son nom au genre. Musicalement, le math rock dérive d’autres genres avec des combinaisons d’influences variées et très différentes d’une formation à l’autre, parmi lesquelles on peut citer le metal, le rock progressif, le rock indépendant, le noise rock et le punk rock. Les paroles et le chant sont généralement secondaires dans le math rock ; la voix n’est traitée que comme un son parmi d’autres, généralement sans overdub et n’est pas mise en avant dans le mixage. »

Dracular : Coyotes and Bees

J’aime beaucoup l’artwork. La plage bondée, les parasols à touche-touche, la skyline, la mer et les nuages, c’est très chouette, graphique. C’est déjà bien une jolie pochette, ça occupe pendant l’écoute. Les lyrics sont tordus à souhait, on dirait un mélange entre les poèmes de Bukowski et les nouvelles de Carver. Il y a là aussi de quoi s’occuper même si c’est parfois sans queue ni tête. La musique est tout ce qu’il y a de plus Math Rock. C’est intéressant mais à moins que vous soyez fan de Math Rock ou de Free Jazz, il vous faudra un petit temps d’adaptation pour habituer votre cerveau à la construction mélodique qui n’a vraiment rien à voir au Rock auquel vous êtes habitués. Le chanteur ne sait pas vraiment chanter, ou bien il fait exprès de mal chanter pour se donner un genre. Ce n’est pas très grave, ça va bien avec les compos.

En synthèse, Dracular c’est spécial. Comme l’art contemporain. On n’est pas obligé de comprendre pour aimer. On n’est pas obligé d’aimer pour écouter. On peut trouver l’exercice un peu futile, prétentieux ou vain, mais il faut bien reconnaître à Dracular une chose : c’est audacieux!

La page facebook de Dracular (avec de très beaux flyiers DIY) : https://www.facebook.com/dracularmn/

dracular

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