Prophets of Rage sort un premier album et c’est une révolte musicale

Lorsque le président orangé a été élu, un mouvement contestataire artistique s’est formé aux Etats-Unis, à base de dénonciation sur acrylique et de colère sur partition. C’est le cas de Prophets of Rage, super-groupe créé par Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk de Rage Against The Machine et Audioslave, mais aussi par Chuck D de Public Enemy et de B-Real de Cypress Hill…
Oui, tu as bien lu. Pas besoin de vous le rappeler, ces mecs sont de vrais génies. De véritables génies. Leur talent n’a aucune limite, tout comme leur colère… Et pour cela, merci à eux et merci pour ce divin premier album.

Comme le disait Charles il y a plus d’un an maintenant, une association entre ces 3 groupes fait plaisir, c’est clair. Ce nouvel album appelle à la résistance avec un slogan qui attaque directement Trump « Make America Rage Again ». L’envie de dénoncer et d’avoir un impact fort sur la politique a toujours été important pour eux, et ce depuis 25 ans.
Alors, pourquoi changer ? Les guitares grasses de RATM ont l’air d’évincer l’accumulation des « fake news » du président, les textes brillants de Public Enemy dénonce un système toujours plus corrompu et les boucles de drum & bass de Cypress Hill enveloppe l’ensemble, à la fois délicatement et brutalement. Les 12 morceaux de l’album montrent que le metal et le hip-hop devraient s’associer plus souvent : pour la musique et pour une nouvelle liberté.

Cet album est une révélation, Prophets of Rage nous livre un déferlement de décibels et de rage que peu ont réussi à atteindre. Même Casey pourrait faire pâle figure à côté, c’est dire ! Enregistré à la hâte, la qualité est là. Allez les écouter, allez les voir en concert parce que cette violence revendicatrice est délicieusement attrayante.

> Et donc Le 10 novembre 2017 au Zénith de Paris, go.

3 commentaires

  • Hank
    Hank

    A lire ta chronique, je me demande si l’on a écouté le même disque. De prime abord il est très séduisant, mais j’en ai vite faite le tour pour deux raisons. Niveau musique, même si on louera la virtuosité et la créativité de Tom Morello, notamment sur les deux premiers morceaux, il y a du recyclage (assumé) et les compos ressemblent vraiment beaucoup à ce que faisait le trio avec RATM. Est-ce un mal ? non, pas vraiment, mais en même temps, ce n’est pas un album de Rage Against The Machine, on est donc en droit d’attendre des trois musiciens qu’ils essayent de sortir de ce schéma…
    Mais c’est surtout du côté des lyrics que je suis déçu, car même s’il y a un thème à chaque chanson, tous n’ont pas la force et l’agressivité prônée par les prophètes (« legalize me », c’te blague) et surtout, les quelques couplets assassins sont noyés sous des refrains répétés jusqu’à la nausée (jusqu’à 14 fois la même phrase d’affilée!)… en concert, ça doit être bien pour faire participer le public, mais sur disque, c’est moins bon.

    Donc, à mon humble avis, les mecs n’ont pas fait un disque « juste parce qu’ils en avaient envie et que c’est cool » comme on le voit partout, mais parce qu’après deux ans à tourner en faisant des reprises de RATM et Public Enemy, ils doivent sortir de la musique inédite s’ils veulent continuer à exister et faire une nouvelle tournée en 2018, tournée à l’occasion de laquelle la tracklist sera toujours essentiellement composée de reprises de RATM et Public Enemy!

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    • Cory Cane
      Cory Cane

      J’ai essayé d’aborder l’album la tête froide… Côté musique, oui, on est en droit d’attendre qu’ils sortent un peu de RATM mais je pense qu’ils ont voulu raviver la flamme chez les mecs qui attendent leur retour depuis les années 90. Effectivement ils se sont bien inspirés de leur boulot avec eux mais franchement pourquoi les blâmer pour ça ? Ça marche et c’est le principal.

      Côté lyrics, j’ai vraiment retrouvé Public Enemy et ça faisait plaisir. L’agressivité était là, pour moi. Alors, il m’en faut peut-être peu mais c’est ce que j’ai ressenti à l’écoute. Pour les répétitions, j’ai pris ça comme un parti-pris, ils essaient de faire passer un message fort donc au final elles sont assez logiques. Ils s’adressent à leur public mais pas que…

      Certes ça enverra surement beaucoup plus en live. Et, oui, tu as raison, ils ont surement fait cet album pour diversifier les morceaux qu’ils balancent déjà en concert mais franchement je ne peux pas les blâmer pour ça…

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      • Hank
        Hank

        Et bien on peur les blâmer de faire de la récup sans trop se fouler parce que ce n’est pas artistiquement très honnête. Surtout s’ils habillent leur démarche d’un discours à base de « on était tellement content de créer quelque chose de neuf ».

        Pour les lyrics, il faut voir le niveau. On ne peut pas se foutre de la gueule de « Life is Life » et cautionner « Radical Eyes ». A moins de vouloir faire passer le message à des malades d’Alzeimer, rien ne justifie un tel niveau de réitération :

        They didn’t hear my cries
        You said fuck my crisis
        [x4]

        They say I’m radicalized
        See my radical eyes
        They say we’re radicalized
        See your radical eyes
        They say I’m radicalized
        See my radical eyes
        They say we’re radicalized
        See your radical eyes

        They say we’re saying, we’re this
        They say we’re saying, we’re that
        They say we’re saying, we’re this
        They say we’re saying, we’re that
        They say we’re saying, we’re this
        They say we’re saying, we’re that
        They say we’re saying, we’re this
        They say we’re saying, we’re that

        They say I’m radicalized
        See my radical eyes
        They say we’re radicalized
        See your radical eyes
        They say I’m radicalized
        See my radical eyes
        They say we’re radicalized
        See your radical eyes

        See my radical, radical, radical eyes
        See my radical, radical, radical eyes
        See my radical, radical, radical eyes
        See my radical, radical, radical eyes

        Je suis dur avec eux parce que cet album a beau être un sacré foutage de gueule, cette sortie hyper médiatisée (ils ont eu un article dans le Figaro!) va leur donner de la visibilité, ils vont en vendre plein juste sur leur nom et leur réputation pour finalement donner des concerts où ils ne feront que des cover, soit ce qu’ils font déjà depuis deux ans. On ne peut pas les blâmer de chercher à gagner de la thune, mais ça ne donne pas une très bonne image du music business, surtout de la part d’un groupe soi-disant contestataire et anti-système!

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