Well, we’re all in the mood for a melody

Il fait chaud.

Dans mon verre, les glaçons fondent. Je suis déjà un peu saoule. Je vais aller me resservir mais je ne suis pas pressée, je savoure la soirée, un léger décalage se dessine entre moi et le reste du monde.

Je les regarde et je souris.

Tout est si familier.

Elle nous parle de son mariage. C’est dans un mois, elle ne tient plus.  De loin, il la couvre d’un regard tendre.  Nous, on l’écoute. Pourtant, on sait déjà que le choix de LA chanson n’a pas été facile. Et qu’il faut trouver le bon équilibre entre dragées aux amandes et dragées au chocolat. Et qu’elle espère que la robe lui plaira. Evidemment qu’elle lui plaira, elle est sublime. Oui mais si… Elle est insupportable mais elle est touchante. Et puis, on la connait et on l’aime.

Les garçons débattent de l’économie mondiale. Encore. Ils ne sont jamais d’accord mais ils s’évertuent à tenter de se convaincre. Les voix se font plus fortes et les verres se vident. Ce sont des hommes maintenant.

Hier encore, nous avions 7 ans. Une petite bande de cour de récré en joggings informes.

Hier encore, nous avions 13 ans. Premiers émois, premiers couples, premières disputes. Et une décision: nous partirons en Afrique ensemble.

Hier encore, nous avions 18 ans. L’avion se posait sur le sol béninois et nos cœurs battaient la chamade. Nous y étions. Enfin.

Des pleurs dans la maison, la petite est réveillée.

Je pose mon verre et je me lève.

Alors que je tente de redormir ma fille, j’entends des rires et des cris indignés. Les hommes ont du faire une blague sale, les filles ne sont qu’à moitié outrées, nous avons tellement l’habitude.

Tout est si familier…

Certaines choses ne changent jamais.

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