Et maintenant on va où? – That is the question.

Et maintenant on va où? Sortie le 14 Septembre 2011

 

Voici un film aussi drôle qu’intelligent comme il est rare d’en voir sur nos écrans.  Annulez vos rencards-supplice prévus autour d’un heureux événement, les trois mousquetaires, ou encore (S)exlist. De toute façon, vous aviez déjà vu ces films. Mais si, Sex friends, Sexe entre amis, etc…C’est fou cette capacité qu’ont les comédies hollywoodiennes à se renouveler. Maintenant que vous savez qu’il suffit d’avoir des amis pour partager les joies du sexe, venez découvrir ce très beau films. D’ailleurs, rien ne vous empêche d’être accompagnée de l’élu(e), même de votre meilleur(e) ami(e)…

Nadine Labaki aborde dans son film le sujet sensible des rivalités religieuses au Liban. Dans un petit village en haut des montagnes, des femmes portent du noir pour toutes les victimes de la guerre : leurs maris, leurs pères et leurs fils. Elles tentent de reconstruire la vie de ce village dans lequel cohabitent musulmans et chrétiens. Les deux religions se tolèrent mais la marmite est toujours prête à exploser. Une tension est latente. Lorsqu’ils apprennent que la guerre des religions est déclarée, en dehors de leur village, la tension monte immédiatement. Les femmes tentent alors par divers moyens d’empêcher les hommes de se détruire, de combattre pour ladite religion. Elles mettent alors en place des stratégies pour détourner l’attention des hommes afin d’éviter le pire. Et ces femmes sont prêtes à tout. C’est cette lutte contre la bêtise des hommes que la réalisatrice s’attache à filmer avec humour. Malgré la gravitude (Cf : Flanby Hollande) du sujet, la réalisatrice fait rire son public sans frôler le ridicule. Elle joue sur les situations, la cohabitation entre musulmans et chrétiens qui malgré leurs rivalités peuvent susciter des situations drolatiques, comme un prêtre faisant un discours avec un imam en haut d’une mosquée. Le film regorge de situations risibles et tourne en ridicule la bêtise des mâles.

La majorité des acteurs ne sont pas professionnels et  repérés grâce à un casting sauvage dans des villages libanais. Ce sujet doit tellement être ancré dans la vie de ces personnes que le manque de professionnalisme ne se perçoit absolument pas et donne une grande justesse et une profondeur aux personnages qu’ils n’auraient surement pas connus autrement. La réalisatrice entraine le spectateur dans un univers singulier, rocheux, pauvre et désertique où l’espoir existe encore. Un endroit où il faut se battre en permanence pour la paix. Nadine Labaki tente de donner un sentiment d’appartenance commune au libanais, en dehors de leur religion qui ne fait que les diviser.

Exploité depuis maintenant un mois dans les salles, le film connait une reconnaissance critique mais surtout public puisqu’il est  encore projeté dans plus de 200 salles. C’est une réussite qui peut faire penser au succès retentissant qu’avait connu Va, vis et devient… La religion est un sujet inépuisable et générateur de conflits mais qui  suscite surtout de très beaux films.

 

 

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