Comme la première année

La tête dans les nuages, les pieds ne sont plus sur terre. Te souviens-tu de la première année ?

Lorsqu’on s’aimait si fort, à s’en déchirer les doigts, à s’en irriter les cordes vocales, tellement l’on criait notre amour sur tous les toits, comme si nous étions invincibles.

Toi, tu avais le sourire de ces jours innocents, lorsqu’on a dix-sept ans et qu’on commence à mordre la vie à pleines dents. Lorsqu’on est pas assez vieux pour les manèges, lorsqu’on découvre l’ivresse, les copains, faire le mur et les premières nuits blanches.

Tu te souviens de ces heures interminables, où je t’enlaçais dans un vieux sac de couchage à peine étanche ? Le camping avec les copains, quelques tentes, un feu de camp, quelques bières et un paquet de chamallows, et le bonheur était juste là, au creux de nos mains.

Et maintenant, qu’es-tu ? Femme et mère de mes enfants, je ne vois plus la joie de découvrir la vie. Des rides, des cernes, des creux. Ton visage respire l’abandon. Tu es déjà blasée. Pourtant, c’était il y a tout juste vingt ans. Nous respirions la vie et l’amour. Aujourd’hui nous ne sommes que deux fantômes se côtoyant au quotidien.

J’aimerais retrouver la femme d’autrefois. Permets-moi de redevenir ton amant, de te retrouver pompette après quelques coupes de champagne, de t’aimer comme au premier mois.

Cette première année.

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