Aime moi, Teste moi, Déteste moi

Les vieux chats

 

 

Si les chats sont devenus le principal objet d’attention  de l’internet sous toutes ses formes et les compagnons de nombreuses vieilles filles, on en avait presque oublié leur utilité première : Tenir compagnie aux vieux, délaissé par leur famille. Ce sont en effet souvent les seuls à encore pouvoir les supporter. Mais, jusqu’à quel point l’animal remplace-t-il un individu ?

 

Santiago du Chili. Dans son appartement, la vieille Isadora vit au sixième étage avec son compagnon, Enrique. Comme d’habitude, l’ascenseur est en panne. Comme d’habitude, sa fille l’appelle et vient la voir dans un but précis, de l’argent (ah ces enfants, on ne les changera pas !). Et comme ce qui va devenir une habitude, Isadora  perd peu à peu la tête. Que le spectacle commence!

 

Dans ce vieil appartements, remplit de bibelots aussi laids les uns que les autres, les tensions commencent à monter. La fille, Rosario veut que sa mère lui donne de l’argent et qu’elle lui lègue son appartement. Mais, sa fille ne réalise pas encore que sa mère est en train de perdre la boule. Elle continue, insiste, règle ses comptes avec sa mère qui ne l’a jamais aimé. Isadora reste d’une froideur sans nom.

C’est alors que se convie à la petite sauterie, Beatriz, ou plutôt Hugo, la copine de Rosario . La fête est alors partagée entre crise de nerfs, prise de conscience, vérité qui fâche, rails de coke dans la salle de bain de maman… Par la réalisation, c’est une tension et de l’angoisse qui se dégage. La manière  lente et précise dont les personnes âgées sont filmées, face à sa fille très vive et instable donne une véritable tension au film.

Et finalement, grâce à un scénario simple, cohérent et intelligent, c’est une certaine humanité qui se dégage du film. Même si les personnages, ne mettent pas tout en mots, leur attitude, leur regard, leur relation, leur corps et leur non-dit se chargent de parler pour eux et de partager aux spectateurs leurs ressenti. Au-delà de fustiger un coupable, le film fait un pari intelligent, celui de la diversité des points de vues, amené avec finesse, et ne donne aucun vainqueur dans ce carnage.

 

Ainsi, derrière la question du manque d’amour et de l’égoïsme, le réalisateur transmet de l’émotion, sans compassion. La petite vieille qui perd la tête reste aussi insupportable que touchante, tout comme sa fille. Voilà, on leur aura au moins trouvé deux points communs. Et, ce sont finalement les personnages d’Hugo et d’Enrique qui apporte la puissance et la nuance du film en venant donner un autre point de vue, permettant de prendre de la distance sur la situation familiale.

 

Conclusion : Pas de meurtre, ni de viol mais simplement la conscience du temps qui passe, et que bientôt il faudra changer les couches de ses parents.

Même si le film souffre de quelques longueurs (un appartement de vieux, c’est pas hyper excitant même quand tu prends de la coke dedans), il vaut la peine d’être vu, rien que pour son regard porté sur les protagonistes, les personnalités, qui vous dévoile  en quelques minutes, un véritable instant de vie.

Amis rancuniers, ce film est pour vous.

 

 

 

 

 

 

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