Girls just wanna have fun

 

Girls

 

En règle générale, lorsque j’ai besoin de me détendre et de rigoler,  je me satisfait parfaitement d’un tellement vrai ou d’un confession intime. La vie fait que parfois, on a besoin de changement comme dirait François. C’est comme ça que j’ai découvert Girls, la nouvelle série de Judd Apatow et de la jeune Lena Dunham au titre le plus cucu de la terre, mais détrompez-vous, l’humour, l’originalité, et les princesses sans paillettes sont au rendez-vous.

Girls, c’est ce que toutes les petites blogueuses appellent « une série de meufs » mais « pas tant que ça ». Genre, une série avec de vraies filles même si certaines personnes de mauvaises foi ne trouvent pas ça hyper réaliste. Si tu veux du réalisme, rien ne t’empêche de regarder un bon Dardenne, hein, on ne t’en empêchera pas. Ce genre de débat sur le réalisme pourrait durer des heures,  avec des termes bien plus savant qui ennuieraient tout le monde. En bref, puisque je m’exprime sur la question, le cinéma, c’est faux, c’est une construction. Mais, ne jouons pas la carte de la mauvaise foi, on peut tenter d’imiter au mieux la vie telle qu’elle est.

Le principe de la série est de nous changer les esprits, d’être proche de son spectateur, mais aussi de le faire un peu rêver. C’est pour cela qu’une majorité de glandus, et autres personnes très raffinées, en regarde en rentrant chez eux, avec une bière et des cacahuètes. Donc, on va pas leur demander de filmer au mieux la vie chez France télécom ou tel que ça se passe vraiment dans les cuisines de chez Flunch. Autant ajouter un peu de piquant chez les livreurs de pizza huts, non ? Raconter tes traumatismes, et tes emmerdes en beaucoup plus drôle et barré, voici le pari de Girls.

Girls, est une série qui narre le quotidien de quatre jeunes filles new-yorkaises, issue de la classe moyenne. Elles ont des soucis comme tout le monde, ont des problèmes de vagins, sont perdues dans leur relation (ou non relation), cherchent un job, se demandent ce qu’elles vont devenir. Ca passe du petit ami obsédé sexuel aux grandes oreilles, à celui pot de colle, à la cousine trop stylée qui se tape tout le monde, celle qui est vierge et ne demande qu’à se faire sauter, la recherche d’emploi impossible, etc. Chaque héroïne à sa personnalité, son « way of life ». Le portrait des hommes est aussi réussi (et peu glorieux, il faut être honnête, la scénariste ne les épargne pas). L’héroïne principale (Hannah) est écrivain (et scénariste de la série produite par Judd Apatow), a dix kilos en trop, un physique assez moyen mais grâce à sa verve et à son petit sourire, elle gagne en charme et en sympathie. Les deux autres sont de vraies bombasses. Faut pas pousser non plus, car la balance doit être équilibrée, et que le spectateur s’identifie tout en fantasmant un minimum. La quatrième est  folle et frustrée mais tout autant adorable. Elles nous entrainent dans leurs vies, leurs questionnements, leurs soucis, leurs bons moments, leurs traumatismes, tocs, angoisses, et soulèvent toutes les questions que cette génération stressée sous anti-anxiolytique se pose.

 

Le point fort de la série est principalement son point de vue, son angle d’attaque, fait de sarcasme, ironie, avec, en priorité des dialogues piquants, et des situations crues comme on aimerait en voir davantage. C’est osé, simple, comme de la vie bien pimentée. Les corps des acteurs sont mis à nus, sans honte, suant et avec une option sur les bourrelets. Et aussi dans ce que ça a de positif. Ils existent comme tel, sans l’ombre d’un abat jour. Ces corps bougent, se croisent, vivent ensemble avec un naturel déconcertant, à l’image des répliques de Hannah et de la naiveté de Shoshanna

Les filles sont beaucoup plus hype que Serena et Blair de Gossip Girl qui sont restées bloquées dans leurs bars lounge avec leur coupe de champagne, alors que les soirées dans des entrepôts avec une bouteille de Pol Remy, c’est quand même nettement plus drôle. Dans Girls, on vit en colloc, on boit du rouge qui tâche, on mange du poulet, on peut s’asseoir parterre sans avoir l’air d’une gourde, et avoir pris de la drogue sans que tout le monde soit mort après cette expérience maléfique, ou que ta vie ait été bouleversé, ou encore que tu sois la trainée du quartier. Ce n’est pas une série moralisatrice, ni complètement déviante mais qui utilise des situations plausibles et touchantes qui sont ensuite mis en scène de manière drolatique.

Pour résumer, Hannah, c’est la version femme et ronde de Woody Allen, qui nous rassure avec ses névroses, ses tracas, sa folie et décomplexe tous les 20-30 ans angoissés par leur avenir.

 

 

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