«Wrong», Mister Oizo & le LSD

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Dès les premières images, dès la première séquence (le pré-générique), vous savez que vous allez tomber dans le film le plus WTF des années 2010.

On dit d’un film, qu’il est bien fait dès que l’intrigue est posée dans le premier tiers du film : c’est le cas ou presque, puisqu’il ne s’agit que d’un homme qui recherche son chien disparu, il en est tellement touché qu’il frôle la dépression la plus totale.

Alors oui, je vous vois sourire derrière vos écrans, déjà oui, et bien sachez que vous avez bien raison. À l’image d’un Spike Jonze ou d’un Charlie Kauffman, Mister Oizo / Quentin Dupieux nous livre une comédie plus que surréaliste.

Comment la décrire ? Je pourrais vous parler des ravages que font les acouphènes, liés à la prise de substance illicite, suite à des concerts trop animés. Mais nan, tentons d’analyser ce film comme il se doit.

Techniquement, l’utilisation d’un reflex numérique pour tourner un long est un pari intéressant, mais il est ici utilisé presque à merveille. L’utilisation de longues focales, permet un très grand flou, à l’instar du spectateur qui se trouve également plongé dans un flou comico-artistique.

Musicalement (Mister Oizo & Tahiti Boy à la soundtrack), ou plutôt soundesignement, de nombreux gags sonores sont là pour ponctuer un certain comique de répétition.

L’étalonnage, quant à lui, est vraiment cohérent, en ne passant pas de contrastes forts à de la désaturation incongrue, nous sommes encore une fois dans une sorte de nuage apaisant face à cette étrangeté juste ce qu’il faut d’inquiétante.

Parlons du scénario maintenant, ou pas, car ma tête risquerait d’exploser comme dans «Scanners». Bref, chaque second rôle est aussi important que le premier, ils ont tous leurs univers loufoques à souhait et je vous mets au défi de ne pas vous fister tout seul de rire devant la première apparition de Maitre Chang. Mais Mister Oizo, suite probablement à de nombreux dédoublement de sa personnalité (ah la drogue, miam), a même créé des troisièmes rôles : des personnages que nous ne verrons qu’une fois, mais qui seront tout aussi tordant. Vous l’aurez compris, quelques histoires parallèles nous permettent de nous rendre compte que nous ne nous situons pas seulement dans la tête d’un fou, mais que celui-ci vit dans un monde de fous. Alors oui, il y’a bien Éric Judor (Éric & Ramzy) dans ce film, mais bon quoi ? Vous voulez que je vous dise qu’il lui faut plus de films comme ça ? Ben non, je ne le dirais pas car c’est évident. Son accent de merde, pourrait être plus que merdique si ce n’était pas un accent de merde revendiqué comme un accent de merde, deal with that shit cray.

Malgré tout, ce film n’est pas exempt de défauts, et je parlerai ici du rythme. En effet le rythme comique est le plus dur à apprivoiser. Comme un chien, il faut sans cesse lui donner ses petites croquettes de LawL pour que son poil soit lisse de bout en bout. Et je dirais que juste avant le dernier tiers celui-ci à tendance à friser le spectateur.

Je peux le dire désormais, je prédis, dans mes rêves prémonitoires, un bon avenir à Mister Oizo en tant que réalisateur / scénariste. Mais je serais bientôt là pour le casser avec mon univers encore plus surréaliste (putain de concurrence de pupute qui n’a pas lieu d’être dans ce monde de merde).

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Deal With That Shit Cray.

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