Chanson Française, tu m’ennuies.

J’ai mis entre parenthèse des semaines d’activité d’écriture avec un sentiment intense de culpabilité relégué dans le fin fond de mon manque de temps. Mais quand le temps revient, parce que le temps revient à chaque fois, la première chose que je fais c’est de m’assoir dans mon canapé pour écouter de la musique que je ne connais pas. C’est comme découvrir plein de nouveaux films en tout petit format, à la différence que la musique peut devenir extrêmement intense en très peu de temps. Et cette intensité s’exprime elle-même de plein de façons. Alors je jubile d’avance, et je m’assois confortablement dans mon canapé pour écouter de la musique que je ne connais PAS.
Ce qu’il peut arriver de plus horrible dans ces moments là, c’est quand je décide d’écouter quelque chose que je ne connais pas, et qu’en fait je le connais par coeur. Je ne le connais pas par coeur pour chanter les mots et les mélodies, mais je le connais par coeur parce que je ne ressens rien. Parce que rien ne se passe, et que je zappe au bout de cinquante secondes. Suivante. SUIVANTE. SUIVANTE J’AI DIS. J’ai beau être passé à la suivante j’ai l’impression d’écouter le même magma mélodique informe qui me laisse aussi insensible que l’assassinat d’une boite de chocolat. Je m’en branle, et comme je suis pas très gentille je me dis que tout le monde s’en branle de cette musique insipide, qu’elle devrait même pas exister.
Je sais que j’ai tort, et heureusement cette musique existe. Alors depuis plusieurs jours je me force et j’écoute des mots, encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots… Et voilà que je suis un serpent qui se mord la queue, et je n’arrive pas à citer autre chose que cette chanson évidente. Mes mots aussi sont faciles et fragiles. En attendant, j’en espérais quand même un peu plus de ma moisson francophone, plus de surprises et pas tant de désagréments. Certains apparemment en font recette, moi je ne récolte qu’un billet désincarné, assombris par l’orage d’une ‘crise de confiance’.
Très au fait du FAIR 2012, je me penche sur un palmarès qui célèbre la crème de la crème made in France. Peut-être suis-je d’une extrême mauvaise foi, mais je ne vois pas briller de jours tellement meilleurs l’avenir de notre horizon musical. Je me transforme en oiseau de mauvaise augure, porteur de sombres nouvelles, quand je devrais sacrément m’accrocher à mon reste d’enthousiasme. Peut-être devrais-je simplement aller chercher plus en profondeur les pépites, les perles rares ? Alors comme dirait une jeune chanteuse que je ne citerais pas, j’attends, moi aussi, qu’y en ai un ou deux qui se sortent les doigts du cul pour me faire vibrer avec un peu plus de magie.

En signe de protestation, il n’y aura donc pas de clip dans cet article. Qu’ils aillent tous se faire enculer, on va pas en plus citer des noms pour faire de la pub. Merde.

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