La trilogie « Fifty Shades » ? RAS, ou presque.

« Mon corps commence à trembler. Oh… Cette sensation que je connais bien maintenant… j’en suis proche… Oh…

–          C’est ça bébé… donne moi tout… s’il te plait… Ana, chuchote-il.

Ses paroles signent ma perte.

–          Christian !

Je crie, il grogne et nous jouissons ensemble »…51OBiPqB4OL._SL500_

 

… Comme d’habitude. Le second tome de la trilogie Fifty Shades regorge de scènes de ce type… jusqu’à l’overdose. Je ne plaisante pas. Toutes les 5 voire 10 pages, hop, Ana et Grey couchent ensemble. Mieux, ils « font l’amour » et jouissent toujours ensemble, en même temps. EST-CE BIEN CRÉDIBLE ? Mais ou est le SM, les fessées, les chaines, la canne et tout le bordel ? Rien. Il faudra attendre la dernière scène de sexe pour avoir enfin un peu de ce qui était censé faire vendre le livre…

EL James n’est définitivement pas écrivain, et le texte s’en ressent encore plus dans la deuxième partie (… qui laisse présager du pire pour la suite). A part la pauvreté du vocabulaire choisi, ce sont cette fois des redondances et des répétitions insupportables qui viennent joncher le texte, vous font sursauter, vous irritent les yeux et vous rendent nerveux.

 

« La suite comporte deux chambres et un salon élégant avec un piano à queue. Un feu crépite dans la cheminée. Cette suite est plus grande que mon appartement.

–          Eh bien, madame Taylor, je ne sais pas pour vous mais moi j’aimerais bien boire un verre, marmonne Christian en verrouillant la porte derrière nous.

Dans la chambre, il dépose ma valise et sa sacoche sur l’ottomane au bout du lit king-size muni de quatre colonnes, puis il me conduit dans la pièce principale où un feu flambe dans la cheminée. »

 

… Quelqu’un a relu le texte avant publication ? Et encore, c’est sans compter les nombreuses répétitions de l’auteure, des fixettes, comme si elle tombait en amour pour un mot et puis qu’elle n’en changeait plus jusqu’à épuisement du sens. « Mon homme » et compagnie sont des adjectifs qu’elle fait pleuvoir et laissent surtout entendre qu’elle a un vocabulaire… plus que restreint.

Et pour ne rien gâcher de ce joli portrait, entre les scènes de sexe, il ne se passe à peu près rien. A part des promesses ronflantes de s’aimer pour toujours, EL James a tenté de nous tenir en haleine grâce à des petites intrigues légèrement tirées par les cheveux : une ex soumise de Christian revient avec un flingue : jugée dangereuse par Christian –alors que ce dernier prétend par ailleurs qu’elle est juste malade mais n’a plus rien à voir avec lui – les deux tourtereaux fuient un peu, tremblent de peur à l’occasion, et puis non, rien. Ils trouvent la soumise, elle a les cheveux gras, elle ne menace effectivement personne et ils la foutent en HP. Bon. Ensuite, c’est Ana qui est harcelée par son patron : l’ignoble « pervers » trouve des mails sur la boite pro d’Ana, des échanges entre son cher et tendre et elle (on se demande un peu quand elle travaille, celle-là) et cela déclenche sa fureur. Ce qu’il faut préciser c’est que pendant des pages et des pages auparavant, Christian demande à Ana de lui envoyer des textos, car sa boite mail est surveillée. L’idiote ne le fait jamais, et ne comprend pas que ça lui retombe dessus… MOYEN CRÉDIBLE.

Mais la palme de l’intrigue naze revient au dénouement de la tentative de viol : Ana, après une semaine et demie de stage, est promue éditrice à la place de son patron déchu. PAS CRÉDIBLE. On se fout de nous, non ?

Finalement, Les Cinquante Nuances, c’est des bouquins un peu épais, avec des couvertures moches, beaucoup de communication autour… et du vide dedans.

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