The place beyond the pines ! Tels pères, tels fils ?

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Construit autour d’un casting brillant, ce Thriller qui, pour l’anecdote, a été tourné en seulement 47 jours lors de l’été 2011, est -il à la hauteur de ces espérances ?
Ce film est conçu en triptyque. Mais il n »y a qu’à la fin que nous comprenons ce découpage stylistique. L’exercice consiste donc pour le réalisateur, de nous tenir suffisamment en haleine pour ne pas nous ennuyer et nous perdre dans une histoire tarabiscotée.

La 1ère partie de ce triptyque, nous relate les travers de Luke en père bad boy, blond et fortement tatoué, en la personne de Ryan Gosling, qui dans son mutisme, son attitude de séducteur faussement négligé, n’est pas sans nous rappeler l’univers de Drive. C’est bien dommage car on a tendance à se dire que c’est du déjà vu et donc notre intérêt baisse. Cela n’enlève en rien son jeu d’acteur. Il est en place, mais sur ses deux roues cette fois et non sur quatre. Un génie de la moto, sans un sou, qui va faire l’expérience de cambrioler des banques pour subvenir au besoin de son fils, dont il ignorait l’existence jusque là. Il s’exécute sans broncher à cette nouvelle tâche, comme si finalement ce n’était qu’un jeu parmi d’autres. Mais l’amour ne s’achète pas, que ce soit celui envers sa femme jouée par Eva Mendes, (présente mais finalement réduite à un petit rôle) ou envers son fils.

The Place Beyond the Pines : photo Ryan Gosling

Il en fera l’amère expérience, tout maladroit qu’il est dans son nouveau rôle éphémère de papa. Un rôle qui ne s’apprend pas comme on apprend à faire de la moto.
La fin de la 1ere partie est en fait le début de la 2ème, lorsque Luke, fuyant la police après son dernier malfrat dans une banque, se fait rattraper par Avery Cross (Bradley Cooper), jeune flic de banlieue, bien sous tout rapport.

La chute de cette 1ère partie, nous entraîne donc dans l’univers d’Avery qui découvre les dessous corrompus de la police. Partagé entre honte et culpabilité, il finit par jouer le policier justicier ce qui le fait grimper les échelons plus vite que la normale.
Même si Bradley Cooper joue bien son rôle, cette 2ème partie est déséquilibrée par rapport à la précédente par son manque de dynamisme, voire d’intérêt. Mais où le réalisateur veut-il nous emmener ? Quel rapport entre la 1ère et 2ème partie ? Il nous manque effectivement quelque chose pour pouvoir s’impliquer davantage dans l’aventure de ces personnages et prendre parti pour l’un ou pour l’autre.

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C’est là qu’on enchaîne sur le dernier volet. Là que se révèle le fin mot de l’histoire entre ces 2 pères que tout oppose (Luke et Avery) mais liés par leurs fils respectifs (Jason, joué par Dane DeHaan, révélé grâce à Chronicle, et AJ) .

On les retrouve donc 15 ans plus tard dans la même école, ignorant l’un l’autre le poids du passé. En perte de repères paternels, ils défient l’autorité, et s’adonnent aux substances illicites. Commence une relation tumultueuse entre les deux jeunes. Au final on a affaire à des querelles de collégiens, et à celui qui sera le plus fort pour obtenir le dernier mot. Là encore une dernière partie qui n’a rien à voir avec les deux précédentes et la manière dont nous sommes amenés à suivre les pérégrinations de ces deux fils rebelles, arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

En conclusion, malgré quelques longueurs, le réalisateur se débrouille bien pour distiller comme il faut les moments forts et les moments faibles. Manque malgré tout un équilibre pour parfaire le scénario qui, sur le papier est intéressant car nous il interroge sur nos choix de vie et leurs conséquences.

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