Il était une fois, au pays de Loleu…#1

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Il était une fois, au pays de Loleu…

Il était une fois, au pays de Loleu, le bon roi Boulafa VII allait marier sa fille, la princesse Catherine Mathilde (on l’appellera CM, c’est plus rapide) au beau prince Craypion du Mème Buzzé, futur roi de Rhédit. Tout était prêt pour la cérémonie. Et elle s’annonçait fastueuse, la plus belle de ces dix dernières années. On n’avait lésiné sur rien, pris les meilleurs en tout : des cuisinières pleines de brie et de fureur, une enchanteresse à la langue pendue pour les vins, des organisateurs, des coloristes, des architectes, des experts en sciences humaines goffmanniennes pour le plan de table, des tumbleurs, la meilleure livetweeteuse de tous les temps (une certaine Lise P.), des instagrammeurs, ces photographes compulsifs (car il était impensable de ne pas garder un souvenir de chaque instant, même le plus ennuyeux soit-il), des nerds et des geeks à la technique (même si le light-jockey c’est Momo).

Tous les peuples du pays de Loleu seraient présents : les loleurs, les outubeurres, les tatartines, les veilleurs, les dickdiggeurs, les bloggeurs et bien évidemment le reste. Seules les modeuses, peuple de harpies agressives sans cervelle, n’étaient pas invitées. Et pourtant, et pourtant. Tous savaient que le prince Craypion du Mème Buzzé était le fils caché de l’une d’elle.

Tout ce petit monde s’affairait (en musique)

-« Quand on y pense, le plafond est le dernier truc que voient plein de gens. »

– « Mais qu’est ce que tu racontes ? Tu es encore saoule de la veille ? »

– « Tu as abusé du cocktail au showroom de la vente privée, Priscilla. »

Deux modeuses ninja étaient accrochées dans les combles de la chapelle Sexteens à la cathédrale Ouporneuy. Elles limaient avec patience et générosité. Le grand chandelier tomberait sur son altesse royale et… paf, la princesse.

Mais laissons Garance et Priscilla limer. Et revenons vers notre CM. CM était douce, gentille avec tous. Elle était belle comme un camion de pompier. Elle était aimante, presque parfaite en tout point. Elle était devenue selfiste très tôt. En l’absence de sa mère (si j’en parle pas c’est qu’elle va revenir dans l’histoire), elle voulait se montrer femme, elle voulait être la maîtresse du royaume de Loleu. Elle avait besoin d’exister à travers ses photos. A la piscine, dans sa salle de jeu, en mangeant… même ses amis la surnommaient « Martine ». Pire, avec l’avènement des réseaux sociaux et au grand dam de Paul-Marie, son prof de classe (et confident), elle mettait un point d’honneur à répondre à tous ses fans, dans l’URL comme l’IRL.

– « Madame, Madame, un autre malandrin à la porte des domestiques pour vous. »

CM couru pour répondre. Il en allait de sa réputation, ou de son Klout, comme disait Paul-Marie.

Son domestique, qui se servait une simple tasse de Ricoré, entendit un hurlement et descendit quatre à quatre les escaliers.

Mais elle n’était plus là.

Tout le château partit à sa recherche, du mitron à l’instagrammeur, du roi au serviteur. Mais personne, pas de CM. Et le mariage était dans 3 jours, faudrait-il l’annuler ? Sans princesse, pas de mariage, logique, cqfd ou ce que tu veux, tu as compris.

Le prince Craypion du Mème Buzzé prit sa monture et partit à sa recherche accompagné par Paul-Marie…

 

Next épisode lundi. https://anotherwhiskyformisterbukowski.com/2013/12/23/il-etait-une-fois-au-pays-de-loleu2/

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