Sur un HER amoureux

317q912ge7L__Il est de ces films pas communs, atypiques, surprenants et en même temps dans l’air du temps. Her en fait partie, assurément !
Quelque peu irréaliste mais finalement assez terre à terre. Impossible mais vrai. Pourquoi ? Parce qu’il parle d’amour et quelle que soit la façon d’en parler, que ce soit dans une 4ème dimension ou dans la nôtre, l’expression des sentiments est universelle, le reste ne sont que des ficelles.

Spike jonze, le réalisateur, a visé et touché juste. Le film va agréablement surprendre plus d’une personne, il va aussi en décevoir certaines, je pense que c’est tout l’un ou tout l’autre. Je vous recommande juste de voir ce film au-delà des apparences (qui d’ailleurs physiquement parlant n’existent pas) et d’en saisir la substantifique moelle.

Nous sommes en présence de Théodore Twombly (Joaquim Phoenix), un homme sensible pour qui les sentiments ne sont pas un jeu. Il est émouvant, renversant dans ce rôle. Se remettre d’une séparation dans laquelle il a mis tant d’espoir est une souffrance quotidienne. Sa solitude frappe à l’écran. On respire avec lui et le suit dans ces méandres sentimentaux complexes. Mais à l’heure du virtuel tout peut arriver.

Théodore seul (joaquim phoenix)
C’est là que Samantha rentre en jeu. Une voix informatique, un OS, qui a la capacité de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. Et quelle voix ! Celle de Scarlett Johansson, oh combien troublante… Légèrement éraillée et sensuelle, sa voix envoûte nos sens, dès les premiers mots, je fonds complètement… (Qu’elle vendrait de la litière pour chat, je l’achèterais les yeux fermés). Elle a une telle présence qu’on en oublie que c’est un programme informatique. On en oublie la virtualité.
Mais c’est bien réel ! Et je trouve pas si étrange. Lorsqu’on flirte derrière nos écrans, nous nous focalisons, sur une photo, des mots, puis de là naîssent des émotions, on se prête au jeu. On joue avec ces mots, ponctués de nuances, tantôt mystérieux, révélateurs, tantôt agaçants, coquins, puis vient l’ivresse de se parler encore plus, de se découvrir davantage. Imaginez un site de relation virtuelle basée uniquement sur la voix. Une expérience qui peut vraiment être troublante, non ?
Peut-on aimer une voix sans corps existant ? C’est futuriste mais pas si éloigné de nous.

Samantha, l'OS

La relation entre l’OS et Théodore avance doucement mais sûrement. Et comme dans toute relation qui débute, il y a des non-dits, pas dans le sens de vouloir cacher quelque chose, mais dans le sens où il nous semble pas important d’en signaler. Nous profitons de l’essentiel qui nous est donné, sans rien exiger en retour. Ainsi, ils n’arrivent plus à se quitter, très épris l’un de l’autre. Et quand arrive le soir, chacun doit vaquer à ses occupations : pour Théodore dormir, pour l’OS… et bien c’est le mystère, on ne sait pas. Que fait la voix informatique ? S’endort elle ? C’est là un point majeur que vous allez découvrir, parfaitement mis en scène par Spike Jonze. Il nous amène à penser que leur relation est unique et privilégiée. Je ne dévoilerai pas ce qu’il va s’en suivre. Mais c’est à l’exemple de ce qu’on peut être amené à vivre quand certaines vérités finissent par apparaître au moment où on s’y attend le moins.

Le point fort du scénario, tient au personnage de Théodore. C’est à travers lui et lui seul qu’on vit et découvre tous les stades des émotions du couple, brutes et sans fard. De la timidité des débuts, à la surprise, de l’interrogation à la colère. Il joue juste. Son visage est le centre du film, le réceptacle des ressentiments. Par contre, niveau habillement, ce film gagne l’oscar des pires costumes : le pantalon en laine taille haute est d’un goût étrange dirons-nous. Je vous en laisse seul juge.

Pour ma part, embarqué de bout en bout, j’ai vraiment plongé dans cette histoire à corps (ou cœur) perdu. Et j’aurais bien aimé que ce film dure plus longtemps, bien que 2h soit déjà pas mal. Toujours est-il qu’il questionne, et c’est ce que j’apprécie dans les films.

2 commentaires

  • Fred
    Fred

    D’ors et déjà un de mes films favoris de 2014, ça et « la vie de Walter Mitty »

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    • manureze
      manureze

      J’ai adoré Walter Mitty aussi !

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