Fantasmagorie. Tout restera entre les lignes, en filigrane, les sourires ambigus et les regards en coin… Tout restera silence même les sous-entendus. Il n’y aura pas d’histoire et pourtant l’imaginaire ravira ses illusions à la réalité…
Resteront les rêves, nuées de guimauve vaporeuse, nids douillets où se vautrer les soirs de solitude, resteront les rêves, lieux de toutes les perditions, miroirs aux alouettes que toutes je plumerai même sans leur permission… la nuit, dans l’intimité de mes draps, aucune ne me résiste !
Aussi demain quand je la croiserai, elle ne saura pas. Elle ne saura pas que nous avons fait l’amour, elle ne verra pas l’empreinte de ses ongles dans mon dos, elle ne souffrira pas de cette morsure à la fesse gauche que j’ai apaisée de mille baisers, elle ne saura pas que j’ai encore le goût de sa langue dans ma bouche, le goût de sa peau, le goût de son sexe… Elle ignorera tout et je ne dirai rien, je ne dirai pas ma bouche au creux de sa nuque, échouée sur son ventre, accrochée à ses reins. Je ne soufflerai mot de mes doigts vagabonds, ni combien ils apprécient la chaleur de ses cuisses. Je ne dirai ni ses cris, ni ses murmures et encore moins ses soupirs mourant au seuil de mon oreille…
Elle restera prisonnière de mes songes, même ceux que je ferai éveillée alors que je serai là à la bouffer des yeux. Elle restera planquée dans le berceau de mes illusions, mais elle y sera mienne…