Les zombies au Etats-Unis, c’est le far west 2.0, en fait.

« Mon père ne nous a toujours donné qu’un conseil concernant l’utilisation des munitions face aux zombies, et il me l’a suffisamment répété pour que je le retienne : quand il ne te reste qu’une seule balle et que tu penses n’avoir aucune chance de t’en sortir, garde-la pour toi. C’est la meilleure solution. » feed_mira_grant

 

Suite et fin de mon aventure que je résumerai très simplement comme ma découverte chaotique et désastreuse de la littérature de zombies . Oui, parce que je vais m’arrêter là, et ce sera la dernière critique sur le sujet – sauf si vraiment je trouve quelque chose d’étonnant. J’ai eu beau fouiner un peu dans toutes les directions, rien ne m’a réellement ravie à part Justin Cronin, et je crois qu’il était illusion que de croire que d’autres pépites du genre existaient.

 

Et je termine cette découverte en une réelle apothéose de ridicule : j’ai tenté vainement de retrouver une trilogie, toujours à la poursuite, je le disais, de la recherche d’un auteur qui me ferait voyager et frissonner comme celui cité ci-dessus.

Mon choix s’est alors porté sur Mira Grant, et sa trilogie : Feed. Je crois qu’au vu de la couverture et du texte, je suis tombée vraiment bas cette fois, et j’aurais eu honte d’entamer la lecture de ce genre de livre dans un train – je l’avoue. Quelle idée se ferait-on de moi : Adolescente attardée, tout d’abord fan de Harry Potter puis du seigneur des anneaux, n’a jamais vraiment eu de petit ami, bosse dans l’informatique ou en bibliothèque, vit sa vie sociale avec des gnomes et des monstres, voire sur Internet et ses jeux en réseau. Vous voyez le tableau ? Pour le coup, je ne pouvais plus assumer. Ca, ce n’est pas moi.

 

Parce que là, on a droit à du grand roman à l’américaine. A l’Américaine. S’il vous plait. Avec tout ce qu’on peut compter de clichés et de personnages manichéens. Nos protagonistes sont bien sur des héros. Ici, les hommes n’ont pas tous disparu, et la société humaine continue de vivre à côté des zombies.

Shaun et Georgia, frère et sœur, luttent pour la vérité par le biais du journalisme qu’ils pratiquent sur leurs blogs. L’histoire commence avec une opportunité qui pourra faire décoller leur carrière : un candidat à la présidentielle va les sélectionner pour suivre sa campagne à travers le pays, et une sombre conspiration va faire trembler la stabilité du pays tout autant qu’elle fera monter leur audience.

Les personnages ne sont pas creusés, la loyauté des héros frôle le fanatisme, et on croirait lire une nouvelle version de la conquête des Etats-Unis, sauf qu’à la place de pauvres Indiens, on trouve des zombies, ennemis sans doute plus légitimes – c’est tout ce que je concède au bouquin.

Je me suis terriblement ennuyée à la lecture de ce que j’aurais même du mal à appeler un roman. Ca a été laborieux, long, et la seule idée qui m’a tenue, sincèrement, c’est cette critique. J’ai désormais réellement le sentiment que ce type d’ouvrages s’adresse à une niche de fans aux cheveux longs qui vivent dans un autre monde – désolée pour eux.

 

J’ai pour habitude de dire que peut importe le choix du livre, l’essentiel c’est de lire. C’est certainement ce qu’on est forcés de se dire au bout d’un moment pour justifier les choix parfois décevants de nos clients en librairie. On a espoir qu’en faisant un pas vers les livres, leur esprit, face au bonheur de la lecture, s’ouvre à la diversité de la production littéraire. Mais y-a-t-il un rapport entre un lecteur de Feed et un autre de Camus, par exemple, seul classique qui fait exception dans le cœur des adolescents à l’école ? J’ai un peu de mal, franchement. Je ne serais pas contre avoir tort, je le dis au haut et fort, mais j’attendrai désormais qu’on vienne me le prouver.

 

Et puis comment peut-on faire confiance à une auteure dont il est précisé sur la quatrième qu’elle dort avec une machette sous son lit et qu’elle nous conseille d’en faire autant ?

 

Oui, je rends mon tablier.

 

Titre : Feed

Auteur : Mira Grant

Editeur : Bragelonne

ISBN :978-2352946052

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