Perfect : Maniac des 80’s

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Petite rareté trouvée dans les bacs de la honte, Perfect traine (quand il n’a pas été totalement oublié) une réputation des plus douteuses. Sorti en 1985, le métrage avait connu un véritable flop, accumulé les Razzie et avait privé de carrière son interprète principal pendant pas moins de 4 ans, le cultissime John Travolta. Fraîchement sorti de Staying Alive, l’acteur pourtant au sommet de sa gloire et de sa beauté partage l’affiche avec une Jamie Lee Curtis, à la carrière un peu fatiguée mais au corps surentrainé. James Bridges (Urban Cowboy, Le Syndrôme Chinois) met ici en scène l’histoire d’un journaliste du RollingStone , Adam, qui part sous le soleil de Californie pour un reportage.

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Profitant de son passage sous les palmiers, Adam se gaussant en bon new yorkais de la superficialité du coin, décide de s’intéresser au phénomène de mode naissant : les clubs de remise en forme. Il y rencontre alors la reine de l’aérobic, Jamie Lee Curtis, et c’est à cet instant précis que le métrage revêt la forme nanardesque eighties dont on rêvait. L’actrice, dans tous ses états capillaires et vestimentaires, devient l’incarnation ultime des années 1980: corps ultra tonique, body échancré, mulet dans les cheveux et rage de réussir, elle nous livre quelques grands moments de cabotinage dans des séances d’aérobic interminables, sorte de parades nuptiales survitaminées. Entre son professionnalisme véreux de journaleux et son attraction pour la belle gymnaste, Adam doit faire face à un véritable dilemme.

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Pourtant, le film est loin d’être traité comme une simple comédie romantique neuneu avec deux têtes d’affiche et le réal ne semble pas trop accorder d’importance à leur amourette surfaite. En effet, un deuxième métrage apparaît alors, un peu à la manière d’un Pumping Iron sur l’aérobic ou d’un Pain and Gain eighties, et focalise l’intrigue sur les personnages de l’arrière plan. Une sorte d’investigation sociologique sur des personnages narcissiques, dopaminés et névrosés nous livre un panorama de l’époque où le culte du corps parfait apparaissait comme une possibilité naissante pour l’individu de prendre le contrôle sur son existence. On s’attache aux portraits des bimbos débiles et des moustachus en marcel, sans savoir trop dans quel film l’on est. Véritable petit bijou vintage, le film semble avoir gagné un peu de saveur avec les décennies.
Malheureusement des longueurs apparaissent à cause d’une troisième piste suivie dans le film, celle liée au reportage principal du journaliste et synonyme de procès et de corruption ; ce divertissement jusqu’ici totalement absurde s’enlise alors un peu.

Bilan : difficile de croire que c’est la carrière de Travolta, plutôt sobre ici, qui fût piétinée par la cadence endiablée des pas d’une Jamie Lee Curtis, au sommet du ridicule. Un film à voir, quand on fait preuve d’une curiosité malsaine et qu’on a un euro à perdre …

1 Comment

  • Mas Squiell
    Mas Squiell

    Je veux, je veux je veuxxxxxx

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