Le réserviste de Mathieu Berthon le court métrage qui renvoie Chuck Norris au jardin d’enfants…

Je tenais a vous présenter un Aujourd’hui Le réserviste de Mathieu Berthon. Un court métrage réalisé par un talentueux réalisateur touche à tout du nom de Mathieu Berthon, qui un temps anima avec sa bande de joyeux drilles les soirées spéciale nanars Pas de pitié pour les navets au légendaire bar La Cantada à Paris. Et c’est dans le même esprit potache trashouille que ce sémillant trentenaire s’est déjà rendu coupable d’un joli bouquet de courts métrages et autres faux trailers aux relents fort Grindhousesque. Le jeune Berthon s’attaque cette fois-ci à nos bons vieux héros stéroïdés qui pullulaient sur nos écrans de cinéma et nos écrans de téléviseurs qui diffusaient via lecteur de K7 vidéos des ersatz de Rambo et de Schwarzy. Ses héros sans peurs et sans reproches, ravagés par le souvenir prégnant de la guerre du Viêtnam, mais qui loin d’en vouloir à leur patrie sont toujours prêt à la protéger des salopards de touts poils voulant la soumettre. De Chuck Norris (ce gros singe fasciste sans poils sauf au visage) au beau Michael Dudikoff, en passant par ce bœuf catogané de Steven Seagal ou le géant suédois Dolph Lundgren. Tous on fait les jours heureux des vidéos clubs et des préados et post ados que nous étions. Certes on était loin d’assister à des chef d’œuvres, mais d’une certaine façons, certains de ces films en étaient. Le Réserviste est donc l’hommage absolu a cette période aux forts relents de poudre et de sueur virile.

 L’histoire du Réserviste est tout aussi profonde que celle de ces bobines mémorables : Le soldat Joseph Danton revient, après 5 ans, dans son village natal. Accueilli par son oncle Gérard qui l’a élevé, il va renouer avec les joies de la vie en plein air et reprendre petit à petit goût à la vie… Malheureusement, cette plénitude va être vite interrompue par le meurtre sauvage de Gérard par les hommes de main de Angelo Combaropoulos, promoteur immobilier véreux décidé à racheter toute la région afin d’y faire construire un centre de loisirs HiTech. Joseph va se dresser contre Angelo et ses sbires afin de sauver la région et venger le meurtre de son oncle. Va s’en suivre une chasse à l’homme des plus sanglantes…

Bien qu’il s’agisse d’un court métrage (voir moyen métrage) je considérerai Le réserviste comme un long métrage tant il en contient toute l’essence des légendaires productions Cannon et autre productions américano philippines qui pullulaient sur les étagères poussiéreuses des vidéos clubs et dans les salles obscures miteuses enfumées (de ce que je ne pouvait pas encore détecter comme étant de l’odeur de Marijuana) et bondées de types louches des Grands Boulevards du 9ème arrondissement.   Et outre le fait d’y avoir participé du temps où je faisais du maquillages SFX aux côtés de Harold Levy et Mathieu Baptista, je tiens à dire que je suis un véritable fan du travail de Mathieu Berthon. Il nous avait déjà offert le fantastique faux trailer de 10 minutes Tourist A qui rendait, lui aussi, un fier hommage aux productions Troma et aux very gore flicks indés de cette même époque.

Ici c’est toujours ce même entrain et cette même verve amoureuse du genre qui drive Mathieu Berthon. Et autant dire que c’est pour le meilleur, car si vous êtes en manque de gros biscotos, de femmes fortes et sexy, de castagne, de gore, d’explosions en tout genre, de chèvres sexy, de mercenaires trampolinés et de tout ce qui caractérisait les belles productions de notre enfance. Le réserviste c’est 38 minutes de pur divertissement, burné jusqu’au fion, qui alterne avec aisance entre des punchlines humoristiques et des séquences d’action gore et vulgos pas piqués des vers. Je dois dire que je suis extrêmement fier d’avoir pu participer a ce film qui fleure bon le bis et tient particulièrement à féliciter le formidable travail d’équipe  qui a fait de ce film une petite réussite du genre. Celle-ci a été plus qu’au taquet durant la dizaine de jours de tournage et dans des conditions parfois draconiennes, mais inoubliables.

Je ne peux que vous conseiller de mater ce petit bijou du genre qui jamais ne se prend au sérieux et qui malgré l’étroitesse de son budget vaut bien mieux que beaucoup de conneries en direct to DVD made in Hollywood. Si tout le travail de l’équipe est à louer, mention spéciale aux impressionnantes chorégraphies de combat du talentueux Manu Lanzi et son équipe et à la soundtrack électro de Thomas Barrandon qui malgré sa jeunesse a parfaitement su retranscrire le vrai son des BO de l’époque et autant dire que ça fait un bien fou à entendre. Un génial petit film qui m’a aussi permis de rencontrer des personnes de grande qualité et autant dire que c’est rare dans ce milieu. Donc si le fait de ne plus errer au fond des vidéoclubs poussiéreux de quartier entre les films d’actions et ceux d’horreur en jetant un œil coquin derrière le rideau rouge du rayon X vous manque, foncez vous procurer un moyen de voir Le réserviste qui est après avoir été disponible dans tout les bons points de vente DVD et à présent visible sur la toile.

Croyez moi vous devez y jeter un œil, voir deux.

Pour plonger dans les abimes insondables de la fabrication de ce film que son réalisateur n’hésites pas à taxer de  »plus que roots » (1 chiotte pour 45 personnes) en septembre 2010, le making-of de 30’’ de Jérémie Bertholon est également dispo.