Essaie Pas, mais essaie un peu quand même

 

L’album d’Essaie Pas (Marie Davidson et Pierre Guerineau), sorti en février dernier, est un hommage au dilemme du verre à moitié vide ou à moitié plein : un album en demi-teinte, avec autant d’interrogations que de certitudes.
Demain est une autre nuit, définitivement plus orienté synthpop que la primordiale nuance « synthpop-garage » des précédents EPs et LPs du duo montréalais, alterne entre instants réflexifs nocturnes (et toujours chaotiques) et envolées disco-hypnotiques effrénées.

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En témoigne la première track de l’album, orientée mélancolie, immédiatement suivie par une flopée de rythmes rétro-futuristes à l’arrière-goût toujours un peu éthéré, sur lesquels viennent se poser ces voix qui se parlent, qui nous parlent, névrosées, comme nous tous. Exemple : “J’ai tenté de t’oublier / Comme on noie une portée de chatons / Mais ton spectre me visite chaque nuit”. Vous voyez, le truc normal et habituel quoi. Bref, rythme finalement cassé par “Facing The Music” et “Lights Out”, titres aux airs de minimale qui à mes yeux ne sait pas trop bien où elle va sans être totalement dénuée d’un certain potentiel… La neutralité, ce bonheur.

Heureusement, “La Chute” vient clore l’album avec brio, non pas avec plus de rythme, mais avec des sons lancinants rappelant furieusement l’atmosphère de la série Twin Peaks, pour les amateurs (et je sais qu’il y en a). S’il n’y en avait qu’une à écouter pour voir le verre à moitié plein, ça serait celle-là…

À noter, pour la route, la reprise moins saturée de « Carcajou« , titre plein d’humour déjà présent sur leur LP de 2012, Tout est jeune.

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