Encore un matin

Je me lève, à la bourre. Je vais faire chauffer mon café au micro-onde.
Pendant l’attente, j’ouvre twitter. Comme chaque matin. Je suis d’abord sur le cul. J’ouvre le monde. L’horreur, la colère, la tristesse. Tout vient d’un coup comme une claque dans la gueule.

Encore un matin

Je vois des dessins hommages. Je lis la peur. Je découvre les événements dans le détail. Je me dis que ça recommence encore. Je me dis que ça ne s’arrêtera jamais.

Encore un matin

Je monte dans la voiture. Je mets la radio. J’entends les journalistes qui racontent. J’entends les témoignages. J’entends l’effroi. J’entends la violence. Je pense à toutes ses familles, aux enfants qui allaient juste voir un simple feu d’artifice. j’ai les larmes qui me montent. J’entends ensuite les politiques tiraillés entre analyse, propositions, récupération et compassion. Je me pose la question : Y’a t-il vraiment une solution ? Je me demande également s’il est vraiment indispensable de laisser une place à la récupération politique quelques heures après. C’est encore les mêmes questions et toujours.

Encore un matin

Je vois des analyses à l’emporte pièce.  Je vois des gens qui relaient les appels aux dons du sang. Je vois que des connards mettent déjà en vente des T-shirts hommage. Je vois les visages de disparus defiler sur mon écran d’ordinateur. Je ne m’y habitue pas, je ne pense jamais m’y habituer.

Encore un matin

Alors j’ai envie de donner de l’amour, des sourires, des câlins. On en a besoin, on en a tous besoin. C’est ma seule façon de réponse à ça : debout avec de l’amour. Mais j’ai du mal, je n’y arrive pas, pas tout de suite. Alors je tape quelques mots sur un clavier comme une catharsis.

Encore un matin de merde, encore un putain de matin de merde.

Des bisous

matin

1 Comment

  • La Bonne Fée
    La Bonne Fée

    Moi ce ne sont pas mes matins mais mes nuits.
    Charlie Hebdo, c’était l’exception : la claque en pleine matinée. Mais 13 novembre, 14 juillet, je glandouillais tranquillement sur Twitter avant d’aller me coucher, puis je vois les premiers messages apparaitre. On essaie de savoir si c’est vrai, on guette d’autres messages, on vérifie si des « comptes sérieux » de médias, de journalistes, de la police ou de la gendarmerie en parlent. Une fois l’info vérifiée, on relaie. Et on est pris dans la tempête, comment aller se coucher alors que l’innommable est en train ou vient de se produire ? On essaie tant bien que mal de se rendre utile : chercher des infos, partager les (bons) conseils de sécurité, apporter du soutien, relayer les hashtags et numéros utiles, les recherches de personnes disparues. Une désolante mais nécessaire habitude se met en place, et face à l’horreur, « on gère ». En pleurant, mais on gère.

    Et oui, encore une nuit de merde, encore une putain de nuit de merde.. Des bisous.

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