Qui connait vraiment Elvis Presley ?

Derrière la légende il y a souvent des homme qui n’ont pas grand chose à voir avec le personnage qu’ils se sont construit. Celui que nous adulons, c’est le personnage, mais nous connaissons rarement l’homme et il est préférable que cela reste comme ça. C’est d’autant plus vrai avec des idoles dont la vraie vie est parfois peu en harmonie avec l’image que le public se fait d’eux. Et c’est notamment le cas avec Elvis Presley.

Elvis Presley. Que sait-on vraiment de « l’inventeur » du Rock’n Roll? On a tous en tête des images célèbres. Les premières années, Jailhouse Rock, les concerts de Vegas en jumpsuit blanche à parements d’or, la poignée de mains avec Nixon. On a souvent du chanteur une connaissance limitée à quelques clichés. La semaine dernière, j’ai lu un livre consacré à Elvis Presley. C’est l’une des rares biographies qui soit sortie du vivant de l’artiste. Elle a été réalisée à partir des témoignages des trois gardes du corps du King que ce dernier a congédiés le 13 juillet 1976, un peu plus d’un an avant de mourir. Red West, Sonny West et Dave Heblert ont été les témoins privilégiés de la grandeur et de la décadence du père du Rock’n Roll et ce livre choc, qui n’a jamais été réédité depuis, est une façon pour les trois bodyguard de tirer la sonnette d’alarme dans l’espoir que leur ex-patron réalise qu’il est en train de se tuer à petit feu avec les médicaments.

« Before Elvis there was nothing. » / John Lennon

Elvis ou le roi déchu n’est pas une biographie de musicien classique. Il est assez peu question de musique dans ce récit de 300 pages qui se dévore comme un roman moderne. Le livre a été écrit à la va-vite et publié dans l’urgence, ce qui explique qu’il soit si mal construit, les chapitres ne respectant aucune trame logique ni chronologique. Mais si l’on fait abstraction de ces défauts de construction, d’incohérence dans certaines dates et d’une traduction à l’emporte-pièce, on découvre un bon bouquin consacré à  la face cachée de la star, c’est à dire ce que le chanteur était quand il n’était pas sur scène. L’ouvrage montre également comment la carrière du King a été façonnée et orchestrée par son manager, le colonel Parker.

Elvis Presley

« Up until Elvis joined the army, I thought it was beautiful music and Elvis was for me and my generation what the Beatles were to the ’60s. But after he went into the army, I think they cut « les bollocks » off. They not only shaved his hair off but I think they shaved between his legs, too. He played some good stuff after the army, but it was never quite the same, It was like something happened to him psychologically. Elvis really died the day he joined the army. That’s when they killed him, and the rest was a living death. » John Lennon

le King

Elvis a rencontré le succès au sortir de l’adolescence, il a d’abord eu une vie de musicien itinérant à l’instar de bien des rockers passés et présents à base de nuit sur la route, cachets de misère, manque de sommeil et concerts tous les soirs. Sa renommée montante fédérait un public adolescent et laissait de marbre les adultes auxquels ce jeune voyou qui dansait comme un noir faisait un petit peu peur. Mais Elvis est un bon garçon, la preuve, il ne fait rien pour échapper au service militaire et va passer deux ans en Allemagne pour servir son pays. Quand il revient au pays, au début des années 60, il ne reprend pas immédiatement les tournées. Le colonel Parker lui a préparé un autre programme et c’est à Hollywood que ça se passe. Dans les années qui suivent sa démobilisation, Elvis va tourner dans une trentaine de films globalement considérés comme navrants et oubliables mais qui ont d’autant plus cartonné à l’époque que le King ne donnait plus de concerts. Elvis PresleyCette expérience hollywoodienne a contribué à étendre la renommée du chanteur au-delà de son cercle initial de fans. Elle a aussi entretenu la flamme. Aussi, quand Elvis a repris les concerts en 1967, il a mis le feu et il a tenu le haut de l’affiche pendant dix ans, jusqu’à son décès en 1977. La recette d’Elvis Presley n’a pas varié d’un iota. A l’instar de Johnny Cash, le rocker a proposé la même musique pendant toute sa carrière et repris inlassablement les mêmes chansons en concert, pour le plus grand bonheur de ses fans.

Elvis Presley

Mais derrière le personnage d’airain, il y a l’homme qu’on ne connait pas si bien que ça et que raconte le livre Elvis ou le roi déchu. Un adolescent en marge qui n’a jamais eu l’occasion de passer par l’âge adulte. Karatéka amateur. Drogué aux médicaments (il est devenu dépendant pendant son service en Allemagne). Fasciné par les armes à feu. Fasciné aussi par le pouvoir et collectionnant les badges de la police, à condition qu’ils soient assortis de l’autorité qui y est attachée : comme on peut le voir dans le film Elvis / Nixon qui sort cet été en France, Elvis aimait demander à la police de lui octroyer un badge et le pouvoir qui va avec pour ensuite pouvoir les utiliser.

Le colonel Parker

Mais ce que montre aussi indirectement Elvis ou le roi déchu, c’est que Elvis Presley a été la première rockstar dont la carrière ait été orchestrée (d’une main de maître). Le manager d’Elvis, le colonel Parker, a scénarisé la vie publique de son pupille, du service militaire à la carrière hollywoodienne et jusqu’à la reprise des tours de chants on le refus de faire tourner le King hors des Etats-Unis. Et ça aussi, c’était une première qui a fait des émules par la suite…
Le livre est assez difficile à trouver, surtout si vous cherchez la version française publiée chez Olivier Orban en 1977. Mais le film vous donne déjà un bon aperçu du propos. L’un comme l’autre révèlent les dessous d’un personnage sans pour autant écorner le mythe. Car les petits travers d’Elvis Presley ne font jamais oublier l’immense artiste qu’il a été et son rôle dans l’avènement du Rock.

elvis presley

1 Comment

  • elvis
    elvis

    bonjour

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *