J’ai vu 8 days a week, le docu de Ron Howard sur les Beatles

8 Days a week est un documentaire réalisé par Ron Howard et consacré aux années de scène des Beatles. Ce film, paru début septembre 2016, a été diffusé à doses homéopathiques dans quelques cinémas français et à l’Olympia lors d’une projection privée. Si vous n’avez pas eu l’occasion de le voir au cinéma, il sortira en DVD le 18 novembre prochain. Un film à ne pas rater pour tout amoureux de la musique, du Rock, des Beatles et des bons documentaires

Ron Howard n’est pas n’importe qui et quand le réalisateur monte un projet de documentaire consacré aux Beatles, il fait deux choix malins. Le premier c’est de se concentrer sur un aspect de la carrière des Fab Four : les concerts de plus en plus énormes qui ont occupé le groupe au début des sixties. Le second c’est de s’adresser à la fois au grand public et aux fans plus avertis. 8 days a week mélange des images d’archive à des témoignages des Beatles survivants, de leur entourage et de célébrités qui ont été des fans de la première heure. Cerise sur le gâteau, les retranscription des live et des enregistrement ont été complètement remixées et remasterisées par Giles Martin, fils de Georges Martin, lui-même producteur de la quasi-totalité des disques des Beatles. Autant dire que le son est au poil, le producteur ayant réussi le tour de force de restituer l’ambiance des concerts (à base de hurlements de groupies en folie) mais en rendant les chansons audibles, ce qui n’était sûrement pas systématiquement le cas à l’époque où ils ont été captés. C’est particulièrement vrai pour le concert géant donné en 1965 au Shea Stadium de New York. Le stade de Base-Ball immense n’était absolument pas sonorisé pour un concert de rock, le son passant par les hauts parleurs était cacophonique et une bonne partie du public n’en entendait rien.

8 days a week

En bon storyteller, Ron Howard arrive à raconter plein de choses, faire passer plein d’information sur la carrière des anglais sans céder à un chapitrage didactique et pénible. Le spectateur suit une trame temporelle qui accompagne les quatre garçons dans le vent de 1962 à 1966, soit des premiers concerts aux derniers, durant cette tournée de 1966 en pilotage automatique où on sent que les musiciens en ont ras la casquette et ne tournent que pour les cachets, avec en point d’orgue l’ultime concert à San Francisco (dans un stade, encore) à l’issue duquel les Beatles renoncent à jouer live et se consacre aux enregistrements. Ils ne feront qu’une entorse à cette décision lors d’un ultime concert très privé sur le toit de leur immeuble de Saville Road en 1969. Ce live capté montre quatre Beatles qui ont mûri, ont perdu leur bouille ronde d’ado, portent barbe, moustaches et cheveux longs mais paraissent toujours aussi soudés et heureux de jouer ensemble. Ce long extrait qui vient clôturer 8 days a week est l’un des moments les plus émouvants du film.

8 days a week insiste sur la cohésion des quatre amis, leur complicité et leur totale innocence par rapport à un projet qui finit par leur échapper. C’est d’ailleurs quand ils prennent conscience que le projet Beatles ne leur appartient plus, parce que les journalistes dont ils étaient les chouchous les agressent à chaque interview, parce que les fans ne les respectent plus, parce que les groupies sont cinglées, parce que les concerts ont perdu toute saveur…qu’ils décident de rentrer dans leur grotte.

Et enfin, 8 days a week montre que les Beatles ont ouvert la voie. Ils ont essuyé les plâtres du show biz mondial et on peut retrouver un peu de cette saga des Beatles dans l’histoire de tous les groupes de Rock qui ont pris la suite.

En un mot comme en cent : un reportage à voir.

8 days a week

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