To The Others by Dot Legacy : Remède à la morosité

To The Others est le deuxième album studio de Dot Legacy. Le quatuor francilien démontre une fois de plus que le génie créatif n’est pas une question d’expérience ni de pognon mais bien une question d’audace. Et de l’audace, cet album ovni en est bourré.

to the others dot legacyChez anotherwhiskyformisterbukowski, on a une règle d’or : on parle seulement de ce qu’on aime. On se permet parfois de petites entorses sur des sujets de société, mais quand on vous présente un oeuvre artistique, c’est pour en dire du bien. Or, ces derniers temps, je trouvais le paysage du Rock si morose que je n’avais pas grand chose à vous présenter en bien. Cet après-midi, las de toutes ces daubes que de jeunes groupes sans inspirations nous mitonnent en mélangeant des ingrédients que leurs ainés ont déjà utilisé, généralement en mieux, j’ai réécouté l’album To The Others de Dot Legacy. Sorti fin novembre 2016, ce deuxième projet studio est un ovni dans le paysage rock indé, un album vraiment différent de ce qu’on entend habituellement. Arnaud (guitare rythmique, clavier), Damien (basse, chant), Jean (guitare lead) et Arthur (batterie) ont mis leurs tripes sur la table, branché leur cerveau sur batterie et se sont sorti les doigts pour donner à leur debut album éponyme de 2014 un successeur. Le virage du deuxième album est souvent difficile à prendre, le gang l’a négocié avec une mastria digne d’éloges.

Démonstration par l’exemple avec Horizon, l’un de mes titres préférés de la galette

En parlant de galette, vous aurez sans doutes remarqué le soin particulier apporté à l’artwork. Plutôt qu’un dessin réalisé par un pote graphiste de talent, Dot Legacy a cette fois-ci conçu une pochette bourrée de sous entendus. « L’idée de base était de partir sur le Golden Record de Voyager car c’était un message qu’on voulait envoyer aux autres, d’où To The Others. Ensuite, on s’est réunis au fil des semaines pour avoir des idées précises sur le logo à mettre sur la pochette et en fait l’artwork représente différentes chansons, différentes informations sur le groupe, tout cela en codifié. On serait content que quelqu’un parvienne à tout déchiffrer (rires). On est passé par Meloduende, notre fournisseur de guitares. Ils ont été super sympa, ils ont gravé des plaques de métal qu’on a demandé à un photographe de prendre en photo avant de les retravailler sur Photoshop. La touche finale de l’album, c’est Daniele Garcia qui est une graphiste géniale, et qui est aussi ma petite amie, qui a fait tout l’album et le booklet en s’inspirant de nos idées. C’est aussi un hommage, une façon de dire merci à tous les progrès que la recherche spatiale a rendu possible, et je pense que ça va bien avec le contenu du disque. » (Damien)

Au niveau du contenu, on a pu reprocher au gang un debut album un peu foufou, dont les chansons partaient dans tous les sens et qu’il était donc difficile de catégoriser. S’il est toujours aussi difficile de ranger Dot Legacy dans une quelconque case, petit à petit, la formation se construit une identité sonore, une patte qui permet de reconnaître rapidement une production Dot Legacy. Enregistré live, produit par Damien, l’album est un concentré d’énergies positives qui vous emmène loin, très loin.

« La touche sonore, on va dire, le plus important c’est pas que la personne qui écoute l’album définisse exactement s’il aime un son de basse ou une ligne mélodique mais qu’il considère la musique comme un ensemble. Vu qu’à la base j’ai de grosses influences de mixage classique, je vois vraiment le groupe comme un orchestre qui délivre un message. «  (Damien).

La force de To The Others, c’est la capacité du gang à créer des surprises, d’une piste à l’autre et parfois même au sein d’une piste. On ne sait pas du tout où ils vont nous emmener et pourtant tout tombe parfaitement, comme une évidence : que ce soit ce flow Rap servant de break sur « Horizon », un titre comme « 211 », bourré d’une énergie Punk déglingos qu’on n’avait plus entendue depuis des lustres, une charmante ballade chorale portée par un riff cristallin (« Cardinal »), un peu de Stoner (« Dakota »), un instru bouleversant (« The Twelve »)….il y a tout cela dans ce disque, et plus encore.

Cette énergie débridée, cette créativité géniale et cette audace permettent à Dot Legacy de sortir un disque frais, vivant, tellement neuf et enthousiasmant qu’on reprend espoir dans la capacité de la jeune musique à sortir de l’ornière du conformisme coincé du cul. C’est bien simple, il y a dans Dot Legacy autant de promesses et d’espoirs qu’il y en avait dans Muse à leurs débuts.

Toutes les infos sur Dot Legacy sur leur site web : http://www.dotlegacyband.com/

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