Nightmare Logic de Power Trip : les nouveaux dieux du Thrash

Nightmare Logic, deuxième album studio de Power Trip sorti le mois dernier, est une énorme claque Thrash, je l’écoute en boucle depuis un mois, c’est mon coup de cœur de l’année. Je l’aime tellement que je ne sais pas comment vous donner envie de l’écouter

Qui trop embrasse, mal étreint. J’aurais pu appeler ma chronique comme ça, mais en vérité, c’est parce que je ne veux pas mal étreindre Nightmare Logic, un album qui mérite bien mieux qu’une review gonflée de mots creux que j’ai tant tardé à le chroniquer. Car Power Trip, ne mérite pas de mots creux, tout simplement parce que le gang est tout le contraire d’une formation creuse et vaine.
De l’énergie, de la violence, une certaine forme de génie créatif, des riff comme s’il en pleuvait.

Power Trip apporte un grand courant d’air frais à une scène en pleine nécrose

Le Thrash Metal fêtera bientôt ses quarante ans et on tourne un peu en rond depuis le milieu des années 90. Les groupes emblématiques vivent souvent sur leur légende, l’entretenant à coup d’albums sans audace. Certains frayent avec Lady Gaga, cachetonnent aux Amy Awards et font des concerts à 190 € la place, d’autres hantent les fest de l’été en ressassant encore et encore une setlist construite autour de leurs chansons culte, toutes sorties avant la naissance de Jordy. Côté scène émergente, quand il ne se revendique comme le fils présomptif d’un groupe majeur, le gang de Thrash moyen prétend faire du neuf avec du vieux et respecte un cahier des charges immuables qu’il qualifie pompeusement de Thrash Oldschool. Bref, tout cela sent la naphtaline et c’est souvent du côté des courants alternatifs comme le Groove Metal ou le Crossover qu’on peut trouver un peu d’idées neuves.

power trip nightmare logic

Heureusement, il y a des gangs qui osent une approche nouvelle. Chez Power Trip, c’est le Crossover, ce mélange contre nature entre Punk Hardcore et Thrash Metal suintant la violence, l’urgence et les plaisirs faussement immédiats. Faussement car on peut apprécier Nightmare Logic au premier degré, comme un poing dans la gueule, mais on peut aussi trouver dans les compos une certaine profondeur : textes ciselés, riffs de dingue, travail technique de chaque musicien. Tout comme le superbe artwork réalisé (comme pour le premier album, Manifest Decimation), par Paolo Girardi, il y a l’impression d’ensemble et la revue de détail.

Nightmare Logic est une version aboutie de Manifest Decimation

Une réitération. Même artiste pour l’artwork, même format, même nombre de chansons, mêmes thématiques et même construction. C’est méchant, ça botte des culs, ça n’avoine pas la pouliche mais toutes les pouliches du troupeau. En dix ans de carrière, des centaines de concerts, deux albums et un split, Power Trip s’est forgé une identité. Leur son cru et technique est immédiatement reconnaissable, tout comme le chant enragé de Riley Gale, leur formidable frontman. Voila pour la présentation synthétique. Pour le reste, il y a cette vidéo, plus convaincante que tous les discours

Si vous avez envie de les voir en concert (tavu, ça bouge fort), ils sont en ce moment en tournée (date à Paris le 12.05 avec Napalm Death à Glazart). On trouve leur disque sur toutes les plateformes de streaming.

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