La saga de Norrsköld

Norssköld, un groupe de Folk Metal suédois, s’est lancé dans une ambitieuse saga dont l’histoire se déroule sur plusieurs concept albums. Un travail de si longue haleine que le gang a fini par oublier l’essentiel : le Folk Metal.

Je pense pouvoir dire sans me tromper que le Folk Metal est l’un des sous-courants du Metal les plus complexes à jouer. Il faut disposer d’artistes sachant utiliser un ou plusieurs instruments folkloriques et désireux de les employer dans un contexte atypique. Il faut ensuite composer des chansons prenant en compte lesdits instruments folkloriques et leurs spécificités. Il faut enfin doser finement les compos pour que le Metal n’écrase pas les instruments folk (généralement non amplifiés) tout en évitant que les instruments folkloriques ne prennent trop de place dans les compos (c’est du Metal, bordel de merde).

Je pense pouvoir ajouter sans me tromper que le format d’album le plus difficile à réaliser c’est le concept album. Il s’agit de raconter une histoire avec une double difficulté. D’une part vous la racontez à travers des chansons et vous ne pouvez pas « tout » raconter, il y aura donc des trous dans le récit. D’autre part, à moins que vous envisagiez de réaliser un spectacle ou un film, les auditeurs devront comprendre ce que vous racontez rien qu’en écoutant votre disque.

Partant de ces deux constats, je trouve qu’un groupe de Folk Metal qui se lance dans une série de concept albums pour raconter une histoire, c’est plutôt ambitieux et courageux. C’est justement ce que tente de faire Norrsköld!

norrskold

Norrsköld, qui es-tu?

Ils sont cinq, ils sont suédois et ils aiment se faire prendre en photo après une journée à la mine. Ils ont commencé à jouer ensemble en 2012 et revendiquent des influences plus Metal que Folk Metal : Insomnium, Korpiklaani, Vintersorg, Dissection, In Flames, Opeth, Machinae Supremacy, Dimension Zero. Ils viennent de sortir le deuxième chapitre de leur saga, Withering Virtues qui laisse de côté l’aspect Folk qui était pourtant le « sang » du groupe au départ. Ce deuxième méfait qui traîne plutôt ses sabots du côté du Metal Extrême, c’est à dire un cocktail de Black Metal pour les ambiances et le chant, et de Death Metal pour l’instru un peu technique, la vitesse d’exécution et l’agressivité. Les gars parlent pompeusement de fusion entre Black Metal atmosphérique et Death Metal, mais je n’ai pas non plus trouvé beaucoup de Black Atmosphérique. Pour tout vous dire je n’ai pas énormément accroché au disque qui n’a de Folk que le nom et dont les compos se caractérisent (façon de parler) par d’énormes tapis de double pédale, des riff sans grand intérêt et un chant un peu trop mécanique. Les gars chantent en suédois, c’est vrai, mais je ne pense pas qu’il soit essentiel de comprendre les paroles pour capter le concept, surtout en Folk Metal et pourtant, je n’arrive pas à comprendre l’enchaînement.

Je vous en parle quand même histoire de faire un topo sur un genre (le Folk Metal, donc) qui mérite d’être plus mis en lumière. Mais cet album me permet aussi de vous montrer, exemple à l’appui l’un des travers des groupes qui démarrent dans le Folk Metal. Réalisant que c’est trop compliqué pour les raisons que j’ai exposé au début de l’article, ils laissent peu à peu tomber le concept Folk pour devenir un banal groupe de Metal Extrême (du Death, en l’espèce) . En l’eau, cul rance (comme dirait Béru), nous avons donc un concept de Folk Metal qui n’a ni les marqueurs du concept album, ni ceux du Folk Metal. Tout comme le look de faux mineur sur leur photo de promo, Norrsköld, ça sent plus l’enfumage que le grisou.

Page facebook du combo : https://www.facebook.com/Norrskold/

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