Bushwick de Jonathan Milott et Cary Murnion ou la nouvelle guerre civile sauce Netflix

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Netflix, encore Netflix, toujours Netflix… La plateforme de streaming devenue en quelques années l’un des plus puissants phénomène médiatique et culturel dans l’industrie de la création télévisuelle et cinématographique.

Si la plupart du temps ses produits sont fort réussis, il arrive que parfois il y ait des impaires leurs séries estampillées Marvel hormis le fort réussi Daredevil en sont un bon exemple. Mais jamais ce ne sont des produits qui prennent le spectateur pour un con. Netflix donne en général une très grande liberté artistique a ses réalisateurs et scénaristes. Il n’y a qu’a jeter un œil à la formidable série Strangers Things ou à Okja. Du coup souvent des produits qui osent la différence. Avec Bushwick réalisé par Jonathan Milott et Cary Murnion, Netflix nous donne la preuve de cette vivacité d’esprits créatif et de cette différence en produisant ce petit film d’action nerveux et assez flippant aux relents d’anticipations fort en relation avec l’Amérique actuelle et d’une certaine façon, le monde.

Alors qu’elle est venue rendre visite à sa grand-mère, Lucy (Brittany Snow) accompagnée de son petit ami sort du métro à Bushwick. Ce quartier de Brooklyn, soudain plongé dans le chaos, est le théâtre d’affrontements séparatistes entre les habitants et des milices texanes (sudistes) voulant envahir New York, pour en faire leur base d’opérations sur la Côte Est. Dans ce véritable jeu de massacre Lucy parvient à se réfugier dans le sous-sol d’un dénommé Stupe (Dave Bautista). Ce robuste vétéran de guerre va l’aider, bien que réticent, à traverser les quelques blocs de Bushwick pour retrouver les siens.

Qu’il est plaisant de voir de tels produits à la télévision. Et autant dire qu’à mon sens les polémiques qui entourent Netflix et ces pieds tendres frileux qui jappent au festival de Cannes est hautement ridicule. Et puis désolé, mais si le cinéma en salle obscure doit disparaitre et bien tant pis, car vue la qualité des produits ciné face à ceux en général proposés par la chaine et ses consœurs depuis quelques années, il y a fort a parier que mater un blockbuster aux côtés d’un débile qui parle au téléphone sur le siège d’a côté en bouffant son pop corn ne sera plus q’un mauvais souvenir. Oui désolé, mais entre les prix des films en salle obscure, la qualité, les nuisances et la frilosité des distributeurs, tout est réuni pour un enterrement prochain des multiplex, les gentils cinémas de quartiers mangent déjà les pissenlits par la racines depuis des décennies. Je ne dis pas que se mater un bon film sur une bonne vieille toile n’est pus valable, mais disons que le respect n’existe plus trop au cinéma, mais on va dire que le home cinéma a franchement plus d’avenir.

Bushwick c’est un bad trip urbain, tourné en plan séquence c’est à dire que la camera n’est supposément jamais coupée comme le fut la Corde d’Hitchcock. Bien entendu elle l’est de temps à autres lors de passages furtifs dans le noir ou trop près d’un mur. Le procédé est assez immersif et nous plonge littéralement au cœur de l’enfer. S’il est fort bien interprété par le duo Brittany Snow et Dave Bautista, fort bien réalisé, il pêche pas mal du côté de son écriture qui fait parfois littéralement fi des réactions émotionnelles de ses protagonistes. Ainsi dans les premiers instants du film notre héroïne perd son petit ami de façon brutale et s’en remet en moins de 50 secondes. Certes il y a le choc, mais de là à carrément zapper ses émotions pour les laisser apparaître sur des personnages qui lui tiennent moins à cœur ça en devient franchement déstabilisant. Dave Bautista campe un ancien marine traumatisé qui a tout perdu et l’ancien catcheur nous offre une nouvelle fois une prestation juste, touchante et émouvante. à l’instar de son personnage de Drax dans les gardiens de la galaxie,  il parvient a faire jaillir des émotions de son imposante carrure de guerrier. Décidément la WWE est un vivier d’acteur poids lourds qui savent jouer la comédie a merveille, Dwayne the rock Johnson en est un autre bel exemple.

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Bushwick recèle de passage sous haute tension, mais pêche sur plusieurs points, au début le film bien que prenant, pèche par un manque flagrant de figurant en panique, les rues sont trop désertes et il faut attendre les 3/4 du film pour voir autre chose que quelques paramilitaires fachos vêtus de noir déambuler dans les rues. En gros les débuts de ce film sont assez timorés. Mais bien vite on passe outre les réactions émotionnelles peu profondes de la jeune héroïne et les quelques détails sus cités et on nage dans la terreur. Car si le film n’est pas un film d’horreur, la terreur qu’il dépeint n’a jamais été aussi proche de (ré) arriver qu’en ce moment dans ces états unis ultra droitisants gouvernés par un président orange milliardaire dont le creuset électoral n’est qu’un ramassis de rednecks et autres fachos assimilés soutenus par de idéologies de suprématistes blancs baignant dans un catholicisme d’un autre temps aussi tordu que le faux islam de ces tarés radicaux de Daesh et que les extrémistes sionistes.  Bref une preuve de plus que les religions (mal interprétés et détournés) sont trop souvent le terreau de la guerre. Dans notre monde qui va à veau l’eau où les flashs infos ressemblent a s’y méprendre aux flashs infos satirique qui ponctuaient habillement le Robocop de Verhoeven plus rien n’est étonnant. C’est ce monde que dépeint Bushwick et ce n’est pas joli a voir un monde qui perd espoir. Le film est assez noir et malgré ses quelques défauts laisse à réfléchir quand à notre condition. Le film m’a aussi rappelé le chef d’œuvre de Steve de Jarnatt Miracle Mile et le terrifiant No Escape de John Erick Dowdle. Des films soit traitant de la fin du monde, soit de mondes approchants de leur fin via le chaos.

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Noir, soutenu, violent et franchement souvent haletant, Bushwick s’il n’est pas parfait est une bonne petite production Netflix de plus qui ne démérite franchement pas du tout face a certains mastodontes du box office qui sortent dans nos salles obscures. 

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