WHISKY OR NOT WHISKY #18 / MGMT

MGMTAlors que l’album Rest de Charlotte Gainsbourg marquait le passage à l’automne 2017 avec ses nuances de mélancolie, Little Dark Age de MGMT annonce le retour du printemps en ce début d’année 2018. Au programme : nostalgie des 80’s et nappes de synthé bucoliques pour un groupe qui surfe sur les bourgeons d’une Électro-Pop toujours florissante. Un whisky avec glace à déguster sur sa terrasse et sans modération…

Anciennement connu sous le pseudonyme de The Managment, MGMT (prononcez : « MjiMti ») est un groupe de rock alternatif américain originaire de Brooklyn. Son duo fondateur est initialement composé par Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden. Nos deux comparses se rencontrent sur les bancs de la Fac en 2002. Ils fondent alors un band aux accents de Rock psychédélique, teinté d’empreintes électroniques. A l’automne 2006, Ben et Andrew signent leur premier album chez Columbia Records, Oracular Spectacular. Le succès est retentissant avec des tubes tel que Time To Pretend, morceau qui sera repris dans un grand nombre de publicités de l’époque (avis aux abonnés qui ont leur forfait téléphone ou Internet chez Orange…)

Plus de dix ans après, et avec pas moins de quatre LP dans leurs valises, MGMT est de retour avec Little Dark Age. Ce nouvel opus assume pleinement la crise de la trentaine. Il rend littéralement hommage aux années 80 par le biais de ses compositions proches de la New Wave et de la Synth Pop anglaise.

Ainsi, l’auditeur averti se délecte dès les premières notes de She Works Out Too Much, le premier titre de Little Dark Age. Les accords du claviériste James Richardson sentent bon les influences de groupes comme Metronomy (on pense à Corinne ou encore The Bay). Sur un timbre dansant, les chansons sont plaisantes et se laissent écouter tout en profitant d’un soleil printanier qui régénère : When You Die et One Thing Left To Try nous invitent notamment à bouger le derrière sur la piste de danse. De la même manière, la piste Me And Michael (en référence à Georges Michael) propose un leitmotiv musical proche de l’italo-disco ; un genre remis au goût du jour par l’album Ti Amo de Phoenix (sorti en Juin 2017)

L’album Little Dark Age n’est pas qu’un simple LP de discothèque. Il raconte une véritable histoire. Certains titres sont sensuels (James) ; d’autres sont baroques, voire arythmiques (Tslamp). Mieux : Hand It Over est proche de la balade romantique, une chanson à écouter en tête-à-tête et au coucher du soleil.

MGMT propose donc là un album classique, avec un début et un outro. Trois clips ont déjà été uploaded sur Youtube : celui de Little Dark Age est bel et bien un clin-d’oeil évident à The Cure dans l’esthétique gothique. Les nerds Ben et Andrew, addicted aux psychotropes, ont adouci leur écriture tout en structurant leurs couplets. Ce résultat d’écriture est certainement le fruit des nombreuses collaborations qui ont entouré la production de ce LP : Patrick Wimberly (du duo Chairlift), Ariel Pink ou encore Connan Mockasin (qui a composé certains titres pour Charlotte Gainsbourg) accompagnent la construction de cet album.

Au delà (et à travers) de cette compilation eighties, les dix morceaux de Little Dark Age abordent les thèmes de l’anxiété et de la dépendance à la technologie. Le tout est rendu dans un style relativement gai et plaisant. Cet album est réussi car il est abordable et populaire. Il suit un courant mainstream qui s’adresse à tous et à toutes. C’est une machine à tubes qui vous prouvera la chose suivante : les années 80 n’étaient pas qu’une décennie ringarde. Quelque part, nous sommes tous et toutes nostalgiques d’une époque où Wham ! et Cindy Lauper résonnaient dans nos Walkman. Dans tous les cas, Little Dark Age fait désormais partie des Madeleines de Proust de notre génération.

J.M

 

 

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