WHISKYOFTHEYEAR / WHISKY LITTERAIRE 2018

En réponse à une brillante idée de notre rédac’ chef Charles Chinasky, il est temps de dresser les awards de cette année 2018 dans nos différentes catégories culturelles. Meilleur film, meilleur album, meilleure BD… C’est donc en toute logique que vous trouverez ici les cinq propositions de « whisky littéraire » pour l’année qui vient de s’écouler. Cinq propositions subjectives (évidemment) pour lesquelles c’est au lecteur de voter. Selon vous, quel est le meilleur roman de l’année 2018 parmi ces cinq suggestions ?

Le Mars Club de Rachel Kushner (Stock, Septembre 2018, traduit de l’américain par Sylvie Schneiter)

Si Orange Is The New Black avait été un roman, il se serait appelé Mars Club… Un livre bien écrit, prenant, qui nous retrace l’histoire tragique d’une mère célibataire, ex strip-teaseuse, du nom de Romy Hall. Dans un monde machiste et patriarcal, Romy est incarcérée dans le pénitencier de Stanville en Californie à la suite d’un procès injuste. Plus qu’un roman sur l’univers carcéral, Le Mars Club témoigne avant tout des inégalités sans fondement entre les hommes et les femmes dans une société où les prisonnières n’ont plus de droits…

 

4321 de Paul Auster (Actes Sud, Février 2018, traduit de l’américain par Gérald Meudal)

Si certes le dernier roman de Paul Auster fait plus de 1000 pages, il n’en reste pas moins un  livre dense au dispositif narratif exceptionnel. Plongeant ses protagonistes au début du XXème Siècle à Ellis Island, point de passage obligatoire pour tous les migrants aux États-Unis, Paul Auster joue une nouvelle fois avec les codes de la littérature et les formes multiples du roman lui-même. En proposant quatre versions différentes de la même histoire, l’auteur multiplie les points de vue possibles d’un même synopsis. Plus qu’un livre sur le destin des migrants européens, 4321 rejoue l’histoire avec un grand H.

 

Le Pouvoir de Naomi Alderman (Calmann Levy, Janvier 2018, traduit de l’américain par Christine Barbaste)

Salué par Margaret Atwood (The Handmaid’s Tale), ce roman d’anticipation féministe imagine un monde où les femmes prennent peu à peu le pouvoir. Comment ? Elles se découvrent le pouvoir magique d’électrocuter les hommes au moyen de leurs mains. Mais cette nouvelle dystopie qui s’installe devient rapidement une dictature… Un livre nécessaire en plein époque du meetoo où l’égalité des sexes est plus que recommandée

 

 

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu (Actes Sud, Novembre 2018)

Le dernier Goncourt est un véritable roman de colère sociale. Bien que situant son intrigue dans les années 90, ce livre est d’une troublante actualité : en pleine France de la post-désindustrialisation, nous y suivons la jeunesse désabusée d’adolescents qui n’ont pas d’avenir à l’horizon. A lire et relire, alors que le mouvement des « gilets jaunes » frappe actuellement notre pays, témoignant d’une fracture toujours plus grande entre la France des métropoles et la France de nos campagnes…

 

 

Dévotion de Patti Smith (Gallimard, Novembre 2018)

Conte poétique et glaçant qui revisite le Faust de Goethe au féminin. Patti Smith nous offre ici un aperçu émouvant de son processus d’écriture mais aussi une réflexion sur ce qui la pousse à écrire, encore et toujours. Et cette question, en filigrane : l’acte créatif est-il forcément destructeur ? La création nait-elle dans la souffrance du Moi ? Hommage à l’une de nos plus Grandes Dames de l’Art…

 


J.M

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