WHISKY OR NOT WHISKY #39 / NICK CAVE et GHOSTEEN

Artiste pluridisciplinaire, Nick Cave vient de sortir Ghosteen la semaine passée, son dix-septième album avec les Bad Seeds. Après le sublime Push The Sky Away (2013) et le très sombre Skeleton Tree (2016), le poète achève ici un cycle en hommage à son fils décédé, Arthur Cave, qui chuta d’une falaise en 2015 sous l’emprise du LSD.

Ce nouvel opus est un véritable récital lyrique, qui contient tout le meilleur de la production des Bad Seeds. Entre les grandes nappes symphoniques de ces morceaux et l’inspiration Blues, Ghosteen s’impose comme un hommage sans précédent à la personne aimée et disparue. C’est un album emprunt d’un amour inconditionnel, tantôt chanté, tantôt parlé. Les arts s’y mélangent avec finesse, entre poésie et rythme mélodieux.

Teinté d’une importante mélancolie, nous sommes aux antipodes d’un album rageur et énervé tel que Dig, Lazarus. Sur la plupart des pistes, les textes de Nick Cave (pétris de détails narratifs) sont accompagnés d’un piano langoureux et envoutant. On ressent de la tristesse (Spinning Song), des regrets (Waiting For You) mais aussi des souvenirs qui ont marqué l’auteur à jamais (Night Raid). Lorsque Nick Cave chante, c’est juste beau. Lorsqu’il parle – comme s’il s’agissait d’une déclaration d’amour à son fils – c’est du Slam truculent (Bright Horses)

Bref, Ghosteen est un album intimiste et très personnel, où Nick Cave se met à nu avec pudeur. Il nous fait partager un lyrisme d’une grande puissance, dont la grandeur est soutenue par la production très propre au niveau sonore et musical. C’est un album qui nous fait voyager dans les méandres de son esprit, nous permettant par la même occasion de nous interroger sur notre propre Moi.

J.M.

Ghosteen de Nick Cave and The Bad Seeds est en écoute intégrale sur Youtube

 

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