Banksy : Artiste urbain et activiste

Qui n’a jamais entendu parler de Banksy ? Nul besoin d’être un expert en art urbain pour aimer ce talent pur aux multi-facettes. On ne connait pas son nom, ni son visage, on ne sait jamais où ni quand il œuvrera, mais c’est certains, nous commenterons sa prochaine sortie par un « putain ! C’est un génie ce mec ! »

banksy

S’il tient absolument à rester incognito, on a pu glaner que le Monsieur est anglais, probablement né à Bristol, peut-être dans les années 70. Beaucoup de journalistes ont enquêté pour enfin trouver la véritable identité de l’artiste. 3 hypothèses ressortent fréquemment : Jamie Hewlett (du groupe Gorillaz), Robert Del Naja (du groupe Massive Attack) et Robin Gunningham (graffeur anglais), toutes réfutées par l’intéressé. Je fais partie de ceux qui pensent que son anonymat participe de sa légende, et j’espère que l’on ne saura jamais qui se cache derrière ce pseudo.

Il se décrit lui-même comme un artiste urbain engagé, un « art-terroriste ». Et si ses toiles se vendent entre 500 000 et plusieurs millions de dollars, ses graffitis et autres performances restent ce qui le définit le mieux. Il ne cesse de provoquer et de choquer la société, dans le but de la mettre face à son côté obscur. Sa subversion secoue les élites, il apporte son soutien aux migrants, aux palestiniens, aux altermondialistes, et plus généralement aux minorités invisibles écrasées par les gros industriels, les banques et les dirigeants corrompus.

The Flower Thrower by Banksy. [Bethlehem, Palestine]

Parmi ses faits d’armes les plus marquants, je voudrais citer les suivants :

En 2004, il imprime des faux billets de 10 livres avec l’effigie de Lady D. à la place de celle de la Reine d’Angleterre.

En 2005, puis de nouveau en 2015, il entre clandestinement dans la bande de Gaza pour peindre une fresque géante sur le mur de séparation entre les territoires palestiniens et israéliens.

La même année, il affiche sans autorisation des œuvres revendicatives au MoMa, au Met, au Brooklyn Museum, ou encore à la Tate Britain et au British Museum.

En 2006, il place une poupée gonflable en uniforme orange de Guantanamo à Disneyland.

Fin 2006 il pirate la sortie de l’opus de Paris Hilton avec 500 disques achetés puis remixés par Danger Mouse. Il modifie la pochette, les photos et les titres des chansons (Why am I famous ? ou What have I done ?). « 90 % of success is just showing up » peut-on lire en exergue de l’album, qu’il remettra ensuite patiemment en rayon dans 40 enseignes.

En 2010 et 2011, il prône la désobéissance civile avec deux films : « Faites le mur ! » et « The Antics Roadshow ».

Puis il parcourt le monde entier pour dénoncer les injustices sur tous les continents, avec ses pochoirs travaillés et ses slogans de sniper anticapitaliste. En 2018, il apparait à Paris où il effectuera plusieurs graffs, dont un sur la porte du Bataclan, en soutien aux victimes du fanatisme religieux. Porte qui sera dérobée quelques mois plus tard.

La même année, son œuvre « Girl with balloon » est vendue aux enchères pour 1 200 000 €. Puis elle s’auto-détruit l’instant d’après grâce à un destructeur de documents dissimulé dans le cadre et déclenché à distance. Banksy commentera sur son compte Instagram : « Adjugée, adjugée, disparue ! »

banksy

Bref ! Banksy est pour moi le digne descendant des Picasso, Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat avec qui il partage la créativité, la folie, la subversion et le talent. Il nous fait comprendre que l’art ne doit pas être seulement contemplatif, mais qu’il doit nous faire réfléchir et même agir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *