De l’art dans le salon

Envie d’impressionner par la décoration du salon lors d’un apéro ? Ou de s’adonner au plaisir solitaire de la contemplation d’une œuvre depuis son canapé ?

J’ai la solution. Empruntez une œuvre d’art.

Près de chez vous existe probablement une artothèque. Peu connue du grand public c’est pourtant à celui-ci qu’elle s’adresse en premier lieu. Si peu connue que les logiciels de traitement de textes français ne reconnaissent pas le mot « artothèque » et que peu traductions existent. Si peu connue que les pouvoirs publics multiplient les rapports et les recherches pour pouvoir la qualifier et l’encadrer. L’artothèque semble donc se définir par ce qu’elle n’est pas : ni un musée ni une galerie, pas réellement un Centre d’art ou un Fond d’Art Contemporain, ce n’est pas un FRAC même si elle s’en rapproche, ce n’est pas une médiathèque ou une bibliothèque même si certaines sont fusionnées en plusieurs identités.

Une artothèque a vocation à faire circuler les œuvres qu’elle acquiert, dans l’intimité des particuliers-emprunteurs mais aussi des établissements variés avec lesquels elle collabore.

Intégrer un tableau chez soi, pouvoir la présenter à ses ami∙e∙s, se l’approprier, et lui dire au revoir. Que vous ayez l’âme de collecteur mais que vous êtes trop mobile pour pouvoir passer un jour l’étape de l’acquisition, que cette idée d’acquisition ne vous effleure pas l’esprit faute de moyens, ou que la pensée même de l’effroyable marché de l’art engloutissant votre un maigre pécule vous donne des terreurs nocturnes, emprunter une œuvre devient plus que séduisant.

Et même si votre emprunt est motivé seulement par goût esthétique ou le goût de se la raconter un peu, ça marche aussi. Le but est bien de partager des sensibilités communes à l’art contemporain ou de les éveiller.

Mes artistes favoris  (dont Gilbert&George, Sophie Calle, Martine Aballéa…) sont dans le catalogue de l’artothèque de Pessac (33), celle de Nantes (44) propose un système de commandes en ligne et de livraison, et aussi surprenant que cela puisse sembler celle du Limousin (87) est une des plus riches.

Quelques étapes :

  1.  Rechercher « artothèque + votre région ou métropole la plus proche »
  2. Consulter les œuvres en ligne ou demandez le catalogue des œuvres disponibles
  3. S’acquitter d’une adhésion (cette adhésion vous donne droit à emprunter plusieurs œuvres sur l’année) souvent annuelle et dépassant rarement 100€
  4. Échanger avec les médiateurs∙rices sur les conditions et délais d’emprunt, échangez sur l’œuvre choisie.
  5. Faites-lui un peu de place entre vos murs, et ne quittez plus votre appart, saisi∙e∙s par son aura.

Voici donc, une petite sélection issue des catalogues numériques :

Claude VIALLAT à l’artothèque Antonin Artaud (13)

VIALLAT CLaude, sans titre, encre de Chine sur papier

Jacques MONORY à l’artothèque de Nantes (44).

MONORY Jacques, L’insurrection doit être l’état permanent de la République, 1989, sérigraphie

Jan Voss à l’artothèque de Strasbourg(67).

VOSS Jan, Sans Titre, 1969, Lithographie

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