Hip Hop Evolution : Les papys du Rap ricain te parlent

 

Hip Hop Origins

Il suffit de tomber inopinément sur la station de radio Skyrock, la bien mal nommée, pour comprendre à quel point l’inconséquence et l’insignifiance du rap français sont à leurs apogées en 2020. J’imagine qu’il doit y avoir des exceptions, que certains labels signent des artistes dignes de ce nom mais je ne les connais malheureusement pas. A tel point que je me suis mis à douter de moi-même. Comment ai-je pu aimer ce genre musical ? Pourquoi avoir passé les années 80 et 90 à osciller entre le Rap et le Rock ?

Et puis Hip Hop Evolution m’a réconcilié avec mes goûts de mélomane amateur. Ce documentaire canadien comprenant 4 saisons de 4 épisodes nous emmène vers les origines du mouvement, dans les bas-fonds du Bronx des années 70. Il nous fait découvrir DJ Kool Herc, Afrika Bambaataa ainsi que Grandmaster Flash, qui tous définirent les fondations d’un nouveau style musical. Que dis-je ? D’un art de vivre et de survivre dans les Ghettos, notamment Newyorkais. Il nous présente ensuite leurs héritiers qui orienteront les lyrics jusqu’ici légères et presque innocentes vers un rap engagé, politique et explicite ; ils sont au Funk ce que les punks sont au Rock, des trublions et des agitateurs de conscience. Ceux-ci, les créateurs du Gangsta Rap, sont mes idoles de jeunesse, N.W.A, Public Enemy, Run DMC, puis Tupak, Snoop Dogg, Eminem et j’en passe…

afrika bambaata

Dans Hip Hop Evolution, on voit comment chaque Ghetto des grandes cités US a apporté sa touche, son style. Mais tous, West Coast comme East Coast, malgré des rivalités réelles, œuvrèrent pour ouvrir les yeux du monde sur les violences policières et la corruption d’Etat contre les populations défavorisées américaines sous Reagan à l’époque. 40 ans plus tard, les choses ont malheureusement peu évolué.

Si en France, l’arrivée de cet ouragan musical avait plutôt bien démarré, avec les historiques IAM et NTM notamment, il faut avouer que la relève, qui ne mérite même pas ce nom, n’est pas à la hauteur. Alors oubliez quelques heures les pseudo-clashs de cour de récré de Booba et Kaaris, les textes pathétiques de Jul, et allez kiffer la science des grands-pères du Hip Hop, c’est une cure de jouvence.

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