Bloodline sur Netflix : La famille, c’est compliqué…

En surfant sur Netflix, je suis tombé par hasard sur Bloodline, une série américaine dont le trailer m’a tout de suite attrapé. Alors évidemment, je sais ce que vous allez dire : la première saison date de 2015, on n’est pas sur du nouveau-nouveau… Et vous aurez raison. Je vous rétorquerais cependant que Jimi Hendrix est mort bien avant ma naissance et que personne ne lui arrive à la cheville ; que Charles Bukowski n’a rien écrit depuis 1994 (pour cause de décès) et que je prends toujours plaisir à le relire ; enfin 2001 l’Odyssée de l’espace, Pulp Fiction et π ont respectivement 52, 26 et 22 ans et ils restent mon top 3 de l’histoire du cinéma. Tout cela pour dire que 2015, c’était hier. Mais bref, revenons-en à Bloodline…

« Je n’ai pas besoin d’ennemis, j’ai de la famille. »

Jean-Jacques Peroni

Robert et Sally Rayburn sont les riches propriétaires d’un hôtel de bord de mer en Floride. A l’occasion des 45 ans de l’ouverture de ce dernier, ils décident de réunir leurs 4 enfants pour fêter leur réussite, comme la famille unie qu’ils sont en apparence.

Il y a Kévin, le petit dernier, réparateur de bateau raté, fauché, mais pas fâché ni avec la bouteille ni avec la cocaïne.

Meg est là aussi, jeune avocate aux dents longues, partagée entre l’idée de faire envoler sa carrière et celle de rester au plus près de la famille.

Le pilier des Rayburn est John, inspecteur de police émérite et admiré de tous dans les Keys. Quand ses frères et sœurs ont besoin d’un conseil ou d’une aide, c’est vers lui qu’ils se tournent.

Et puis il y a le frère ainé, Danny, le paria de la famille. En froid avec son père pour une raison que l’on ignore, au début tout au moins, c’est un rebelle qui a fui ce cocon pour aller tenter sa chance ailleurs, avec peu de réussite, et en faisant de mauvais choix. Petit malfrat énigmatique et peu apprécié, il devient toutefois rapidement le personnage central de la série.

La grande absente est Sarah, ce cinquième membre de la fratrie, morte noyée 30 ans auparavant dans des conditions pour le moins étranges.

« La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême »

                                                       Boris Cyrulnik

Ce thriller familial nous tient en haleine pendant 33 épisodes, répartis sur 3 saisons. Sans trop en dévoiler, je dois tout de même vous prévenir qu’il y a moins de personnages à la fin qu’au début et que l’on doit déplorer quelques cadavres planqués sous le tapis. Comme chaque série, au terme d’une première saison réussie, on se demande si, dès la deuxième, on ne va pas se mettre à tourner en rond. Or, le subtil ajout de protagonistes et la mise en avant de seconds rôles relancent l’intrigue à tous les coups. Au-delà d’une histoire à suspense, Bloodline est une œuvre philosophique qui nous interroge sur notre propre rapport à la famille. Jusqu’où suis-je capable d’aller pour protéger les miens ? Jusqu’à quel point suis-je à même de mentir aux autres, et à moi-même ? Où s’arrête le mensonge et où commence la folie ?

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