Métaphysique du rock #11 Les reprises

Il existe tout un tas de chansons dont on connaît moult versions. Depuis toujours, les artistes se sont nourris de leurs prédécesseurs. Hommage, dépoussiérage ou appropriation, la reprise est une habitude inhérente à la pratique de la musique.

Finalement, les groupes passent et les chansons restent. C’est comme si un artiste ne mourrait jamais tant qu’un autre serait capable de le reprendre. Dans le rock peut-être plus qu’ailleurs on se plaît à chanter ses paires.

Qu’on soit clair, il n’existe aucun intérêt à reprendre à l’identique une chanson. Les reprises sont réussies à partir du moment où une nouvelle interprétation apporte une nouveauté, voire une nouvelle lecture. Quand Trent Reznor chante « Hurt » on ne ressent pas les mêmes émotions que lors de l’interprétation de Johnny Cash. « Louie Louie » version Sonics, « I know it’s over » par Jeff Buckley ou « Gloria » des Doors sont autant d’occasions de redécouvrir des morceaux.

De cela résulte deux choses. La première, c’est que certaines chansons dépassent leur cadre initial jusqu’à devenir des hymnes (blitzkrieg bop!). La seconde, c’est que l’interprétation restera toujours l’aspect le plus important d’une prestation musicale. Écoutez Bashung reprendre les Moody Blues, mieux encore, laissez-vous bercer par Joan Baez chantant Dylan. Ils comprennent et vivent les textes qu’ils reprennent. De la musicalité et de la technique, il en faut certainement, transmettre de l’émotion bien davantage.

Maintenant, si vous le voulez bien, laissez le flegmatique Théo Hakola vous chanter les Clash.

 

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