INTERVIEW de YUYU : Un artiste Québécois talentueux à découvrir

Aujourd’hui on fait la connaissance de YUYU qui a sorti dernièrement un premier EP savoureux, nommé « FOOD COMA »

                                   

– Tout d’abord, peux-tu te présenter ?
« Je m’appelle Yoah Ouimet, j’ai 22 ans. Je viens d’un petit village au Québec nommé « Sainte Émélie-de-l’Énergie ». Je réside maintenant à Montréal. »

– Comment se prononce YUYU, et d’où vient ce nom ?
« Le nom YUYU se prononce « Youyou » et vient d’un surnom que m’a donné ma copine. Ensuite, du jour au lendemain, tous mes amis se sont mis à m’appeler Yuyu ou Yu. »

 – Comment décrirais-tu ta musique ?
« Je pense que ma musique est un melting pot entre le trap, le soul, le rnb, le reggae, une touche de jazz, et le hip-hop. J’ai toujours aimé le rap mais je ne me suis jamais considéré comme un « rapper ». Quand j’étais plus jeune et que le fait de faire de la musique n’était qu’une idée saugrenue, je me suis toujours dit que je ferais du hip-hop chanté. »

– Depuis quand fais-tu de la musique ?
« La musique a toujours fait partie de ma vie.  J’ai grandi en entendant mon père chanter et jouer de la guitare, et mon grand frère m’a transmis sa passion pour le hip-hop.  J’ai commencé à jouer de la guitare pour m’accompagner alors que je chantais des covers. Et lorsque j’avais environ 17 ans, j’ai décidé que je voulais faire de la musique pour le restant de mes jours et, idéalement en vivre. J’ai donc commencé à pratiquer plus sérieusement et à suivre une formation scolaire en musique. »

– Quel est ton processus créatif ?
« J’ai rarement une idée préconçue de ce que je veux faire.  Habituellement, mon processus artistique est le suivant : J’ai une idée de riff de guitare, je vais au studio, nous enregistrons un loop, créons le beat (drum, basse, etc). Ensuite, quelques jours plus tard, j’écoute le son chez moi et je trouve une mélodie de voix catchy. Ensuite je trouve les mots qui semblent être faits pour être mis sur cette mélodie. Souvent, la première chose qui sort est le refrain, mais pas tout le temps. Ensuite le reste des paroles coule par lui-même, je m’inspire des paroles déjà écrites et j’essaie de développer le vibe. »

– Est-ce qu’il y a un titre de ton EP que tu préfères ?
« Je crois que mon titre préféré est DRIPS, c’est un banger et honnêtement, le verse de REX me tue à chaque fois. Lorsque j’ai composé DRIPS, j’étais à court d’idées niveau paroles mais il manquait clairement quelque chose à la chanson. Au début, je pensais ajouter un solo de guitare. Finalement j’ai eu l’idée de demander à REX, une de mes meilleures amies, de faire un couplet. Je savais que REX écrivait et rappait foutrement bien. C’est le genre de fille qui a des milliers de textes meilleurs les uns que les autres dans son carnet et qui rappe à chaque fiesta mais qui, à ce moment-là, n’avait rien enregistré de façon pro. Finalement, comme je l’avais prévu, REX a tué le mic et ça complétait DRIPS à merveille. »

– Quel est le message que tu souhaites faire passer au travers de ton EP ?
« Même si pour moi les mots ont une grande importance, je pense que l’essence de ma musique repose beaucoup sur la musicalité des mots plutôt que sur le sens de ceux-ci. J’essaie rarement de raconter quoi que ce soit mais plutôt de créer un vibe et une image dans la tête du listener.  Je trouvais ça drôle de rendre des textes sur la nourriture et la vie de tous les jours, en les bourrant d’harmonies vocales. Mais s’il devait y avoir un message à tirer de « Food Coma », ce serait de prêter attention à la magie des petites merveilles de tous les jours (Amélie Poulain style). Prendre conscience de ce qui est vraiment important (amis, famille, jouer dehors, la bonne bouffe, les relations humaines, l’amour) et de le séparer de ce qui est futile. Ça aide à remettre les choses en perspective. »

– Quels artistes t’inspirent le plus ?
« Le rappeur belge Swing (membre de l’Or du commun), Le rappeur québécois KNLO (membre d’Alaclair ensemble), Peter Gabriel, Biggie Smalls, Gorillaz, MF DOOM, Tyler The Creator, Earth gang, Alaclair Ensemble, Daniel Ceasar, Koffee, Alpha Wann, Makala, Marc Déry. J’ai aussi été influencé par l’œuvre de chansonniers Québécois comme Martin Léon ou Daniel Boucher puisque mon père en écoutait beaucoup. Scandale à part : Je ne peux pas nier que Roméo Elvis m’a beaucoup inspiré avec « Morale » et « Morale 2 » »

– Quelles sont les tracks que tu aimes écouter en ce moment ?
« Don dada mixtape (Alpha Wann,), Tempo (Dom la nena), Light as a feather (Chick Corea) »

– Et enfin, quels sont tes projets à venir ?
« Du nouveau matériel est en train d’être créé. Je n’en dirai pas plus. Mais vous réentendrez parler de moi, et de REX. »

On a hâte de découvrir la suite !

En attendant, voici un extrait audio d’une performance live qui a été diffusée vendredi sur Radio Canada : Prestation de Yuyu : Titre « Quik »

L’EP est dispo sur toutes les plateformes de streaming en cliquant ICI 

Instagram  :  yu_yu_ouimet

yuyu

Paroles de Drips (feat. REX)

Un, deux, trois roche, pape, ciseaux
Dumplings végés deep dipped dans la sauce aux prunes yeah

J’ai fait toute ma vaisselle même deux pieces de la tienne
Stack les assiettes sur le rack pas besoin d’essuyer
J’ai pas l’temps d’être pressé
Besoin d’roupiller
Puiser son énergie dans l’deuxième café
Marche dans mes pas t’auras pas de neige d’in shoes
J’pas mal sûr qu’ça s’recycle du foam
J’ai perdu mes clés dans ma poche

Les ananas dans l’tacos rendent ça so fine yeah
J’ai des souliers qui m’servent de whip quand j’ai l’goût d’ride yeah
L’aboutissement y’est le fun moins que le trajet
Non j’ai pas fumé du pot j’ai des orgelets

On wrap up on souligne les bons coups
Du sang dans ma salive j’me suis mordu la langue
S’te plait assis-toi tu me stress
L’odeur du concombre est fresh
Ferme la porte en sortant d’la pièce
Ton chandail y va tu dans sécheuse
La fraicheur de nos draps propres rend la nuit légère
Tu m’nourris comme une salade de légumineuses
On fait une sieste en semi sommeil couché dans fougère

20 piasses dans mon compte mais gravelax c’est mon saumon hey
Mais elle m’aime ça peut être frightening d’être d’un cocon hey
Quand tu t’demande trop fort c’est quoi l’abysse
Avance, avance tout le temps arrête toi juste pour la bisque
Ou pour le biscuit qui vient avec et qui donne le croustillant (crounch crounch)
Mais fait vite ça restera pas chaud longtemps (Hey yo)
Yasumi, buzz, sencha ça j’ai l’temps
Hanami contempler les fleurs ça j’ai l’temps yeah ça j’ai l’temps

Les ananas dans l’tacos rendent ça so fine yeah
J’ai des souliers qui m’servent de whip quand j’ai l’goût d’ride yeah
L’aboutissement y’est le fun moins que le trajet
Non j’ai pas fumé du pot j’ai des orgelets

 

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