[The Whisky Chronicles] Le goût du whisky

Se glisser dans les draps frais. Créer. Retrouver le cocon. Et ton rire. Tu es chatouilleuse. Juste un peu quand je te frôle. Dans le déplacement d’air en rabattant la couette.

Mes mains timides te cherchent. Peu rassurées. J’ai très envie mais c’est la première fois. Je connais le corps d’une femme, mais le mien. J’ai rêvé le tien. Souvent. Longtemps. C’était fugace, toujours brumeux. Le songe me laissait exsangue, essoufflée.

Sur le fil de mon désir.

Je me pince pour vérifier. La pichenette me ramène à ta peau. Tes doigts fins pianotent un air inconnu sur mon ventre. Tu me serres fort. Ton étreinte met fin à toutes mes douleurs. Toutes mes appréhensions.

La douce obscurité de la chambre nous enveloppe. Une lumière blanche de pleine lune filtre par la fenêtre au rideau fin. Tes soupirs me prennent, me hantent. Je me glisse dans ton cou. Je veux te sentir. Je veux te goûter. Chaque centimètre de ta peau blanche a un goût de whisky rare. Intense, épicé, fruité. Juste assez pour tomber dans l’addiction de toi. Ta bouche est douce, ta langue est taquine. Tes yeux mutins me cherchent et m’allument. Ton sourire m’intoxique. Je suis tremblante de tes caresses.

Tu ne me laisses pas en repos et m’emmènes loin. Là où tu sais. Je souffle ton prénom. J’oublie le mien. Tu sais y faire. Tu sais me montrer aussi.

Tu ris. Ma maladresse te touche. Tu embrasses mes larmes. Les sensations sont telles ! Tes mains me serrent, m’attrapent, me dénouent, m’entrelacent. Tes doigts passent sur mes seins, par ma nuque et tu te perds dans mes cheveux. Tu me portes dans le dos de ta cuillère et tu me cherches de tes baisers.

Ta main claque ma fesse droite et j’échappe un rire. Tu me susurres que je suis trop sérieuse. Qu’y puis-je ? Tu m’impressionnes. Je n’arrive pas à y croire. Je sais que ce n’est pas un rêve, pourtant je n’ose pas. Ton sourire me désarme mais je te veux. Je cueille ton rire d’un baiser. Ton goût de caramel ambré m’envahit. Tu me grises.

Je copie tes gestes et les fais miens. Je te parcours de mes doigts et de mes lèvres. Ma langue finit par trouver ton intimité, mes doigts ton humidité. Tu me guides de tes mains, de ta respiration. A ton tour, tu ne peux plus rien dire à part mon nom. Je sens ta vibration et je l’accueille.

Je la cueille.

Je la fais mienne. Tu es tremblante, tes jambes sont en coton. Nous sommes au cœur du nuage. Tu me dis que c’est mon tour.

Tu es fidèle à la magie qui opère dès que tu soupires. Ton corps encré se mêle au mien et nous ne formons plus que deux âmes en une. Un accord. Une partition parfaitement jouée.

La nuit sera longue, mais toujours trop courte.

Anaïs Carli

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *