« Dune » / Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps

Deux mois déjà que le Dune de Denis Villeneuve a débarqué dans nos salles. Que nous en reste-t-il ?

La saga de Paul Atreides est arrivée comme le Messie pour relancer un box-office en berne, avec l’aide d’un certain Bond, James Bond. Son succès et un plan comm’ savamment orchestré par la Warner viennent d’assurer le tournage d’une partie 2. Mais si j’ai adoré retrouvé mon blockbuster et mes pop corns, j’ai aussi retrouvé un vieil ami : l’ennui.

Dune

Spice World

J’aurais adoré aimer ce conte du futur. On est en l’an 10191 et le combat entre les Maisons nobles fait rage. La planète Arrakis dite « Dune » est le berceau de l’Épice, une richesse à nulle autre pareille dans l’univers. Son peuple autochtone, les Fremen, veille sur cette denrée tout en guettant l’arrivée de leur sauveur, le « Mahdi » qui les libérera du joug des Harkonnen.

Face à un univers et des thèmes denses (géopolitique, religion, intelligence artificielle, …), ce film Dune pèche non pas par excès, mais au contraire par presque trop de retenue. Paul, le héros en devenir, n’a pas assez d’aspérités. Ses visions sont consensuelles et répétitives. L’Épice est un puissant psychotrope mais on n’en ressent pas l’effet sur les personnages. Avec une telle influence arabe dans la culture de l’œuvre, il est également dommage de ne retrouver parmi les Fremen aucun acteur du Moyen-Orient.

Dune
Rebecca Ferguson

N’oublions pas qu’il y a pile 20 ans, une autre saga littéraire qui vous tombe des mains (déso pas déso) déboulait au ciné pour un résultat autrement plus emballant : coucou La Communauté de l’Anneau !

Finalement, le problème de cette version de Dune, c’est d’arriver après : après Star Wars et son univers étendu aux personnages attachants (je parle des épisodes IV, V & VI, on est d’accord). Après 55 ans d’avancées technologiques et politiques dont elle peine à remettre en jeu les thématiques. Après une version génialement délirante d’Alejandro Jodorowsky (lui-même fervent amateur d’épices) et dont il ne restera à tout jamais qu’un excellent documentaire making-of.

Dune
Timothée Chalamet et Charlotte Rampling

Bref, il y a moins d’images marquantes dans les 2h36 de ce Dune-ci que dans 10 minutes de celui de David Lynch. Je vous entends hurler d’ici et j’aime ça. Un peu d’humour, que diable ! On parle quand même d’une histoire dont l’un des personnages principaux s’appelle « Duncan Idaho ». Mais dans le film de Denis Villeneuve (co-écrit avec Jon Spaihts et Eric Roth), tout est d’un sérieux papal, tout est lisse et froid, rien n’est trouble.

Finalement, je me rends compte que cette critique s’appliquerait presque mot pour mot à son précédent film : Blade Runner 2049. Allez Denis, refais-nous un petit Maelström, redonne-nous un Premier Contact (Arrival, son meilleur film US). Reviens à tes premières amours cartoon et donne-nous du cracra, du bizarre, du loufoque.

Et si tu prenais simplement un café avec ton frère Martin ? Son Mars & Avril sorti il y a 10 ans savait mêler futurisme et sentiments envoûtants (c’est assez dingo et c’est dispo sur Prime Video).

Et vous, il vous reste quoi de Dune ? Partagez vos visions dans les commentaires.

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