3 conseils d’audiophile pour acheter un bon casque audio

Quand nous, les quadra, on était jeunes, les seuls casques qu’on voyait, c’était le modèle de salon que papa avait payé super cher et qu’il rangeait religieusement dans son coffre en ronce de noyer, ou la version monaurale blanche que tu mettais dans une oreille pour écouter le foot discrètement pendant la veillée. Et puis est arrivé le premier walkman avec son casque serre-tête et ses écouteurs en mousse orange qui distribuait un son merdique et bouffait 4 piles LR5 en 3 heures.

audiophile

La technique a évolué et il y a maintenant quelques années qu’on a vu fleurir dans les transports en commun les gros casques auparavant réservés aux salons bourgeois ou aux cabines de disc jockey. Mû par un désir de bon son, j’ai décidé de m’acheter un gros casque, histoire de diversifier mon expérience, jusqu’alors limitée au casque intra-auriculaire Creative Labs. Alors je suis allé traîner sur des forum de plus en plus pointus et j’ai découvert qu’il existe des gens qui sont plus fan de technologie audio que de musique, les audiophiles. Ils ont d’ailleurs leur forum, le forum audiophile.fr. Là on est dans le très pointu, avec des post de ce genre là (c’est un mec qui explique quels disques il utilise pour tester son matos, il a 11 critères de test avec à chaque fois un disque fétiche):

« Pour le niveau de bruit : Buggy Guy, The Real Deal(live) (ce disque est génial, si l’installation convient et est performante, sinon il sonne mal, pas naturel, voile, guitares en plastoc, etc…) : la qualité de restitution de la foule, leur éloignement, sifflements, peuvent être très bien ou très mal restitués, donnant le sentiment d’être presque dans la foule, ou bien pas du tout, etc… On distingue par ailleurs nettement sur plusieurs morceaux le ronflement des amplis sur la scène, le niveau et la qualité du rendu de ces ronflements (grésillements) me paraît un bon repère.
Pink Floyd, The Final Cut : de nombreux bruits « cachés », à peine perceptible qui seront plus ou moins masqués, plus ou moins audibles et détourés. »

L’audiophile, c’est pas forcément un mélomane. Il ne sera pas capable de t’aider si tu hésites entre Rihana et Shakira, mais par contre, c’est LE mec à consulter quand tu veux t’acheter un nouveau casque audio. Quoique. Parce que le gars est tellement mordu qu’il va te faire un cours magistral pour t’expliquer que grosso modo, si t’es pas prêt à mettre minimum 300 € dans un bon matos, autant te contenter du casque téléphone vendu avec ton smartphone. Il va aussi t’expliquer que si tu écoutes du dub step ou du metal, de toute manière, ton casque merdique suffit amplement parce que ces musiques un peu simplistes n’utilisent pas toute la gamme pentatonique et que donc, çà sert à rien. Mais comme dans toutes les catégories de fanas, il y a des gros cons d’Ayatollah sectaires et des mecs qui écoutent du metal ou du dub step. Donc l’un dans l’autre, tu peux avoir un avis éclairé qui sera plus objectif que le banc d’essai Boulanger. Je ne prétends pas être un audiophile mais je peux te faire gagner un peu de temps en listant les quelques paramètres à prendre en compte pour acheter le casque qui te sierra leone (jeu de mot pourri, mais de circonstance. C’est comme les contrepétries, quand tu sens que tu peux le placer, faut pas hésiter).

1. Tu achètes le casque qui correspond au matos que tu branches dessus. Les meilleurs casques de salon ont besoin d’être alimentés par un ampli hi-fi, sinon ils ne fonctionnent pas. Tu peux pas mettre ce genre de casque sur ton Iphone car il n’a pas de fonction ampli. Pareil, si t’as pas de chaine et que tu écoutes la zique sur ton pc avec une carte son de base, tu auras un son de merde, parce que le meilleur casque du monde ne peut pas sublimer (comme on dit, à tort, dans Masterchef, pour exprimer « rendre sublime ») un signal merdique…Donc en résumé, tu achètes un casque qui correspond au matos sur lequel tu vas le brancher.

2. Fermé, semi-ouvert, ouvert. Tu choisis en fonction de l’importance que tu accordes à la tranquillité de tes voisins . Le casque ouvert te rapproche le son des oreilles mais sans le bloquer. Donc ton entourage entend ce que tu écoutes. A l’inverse tu as le casque fermé, qui bloque le son et le semi-fermé…qui bloque un peu moins que le fermé et un peu plus que le ouvert. En gros, si c’est pour la maison, ouvert ou semi-ouvert. Pour la ville, fermé. De toute façon, à moins d’avoir un studio à domicile ou d’être le concierge de la Philarmonie, le casque sera toujours le meilleur moyen de profiter de la musique, parce que l’acoustiques des appartements n’est jamais torride. Le son rebondit sur les surfaces et si tu mets trop fort, tu fais chier les voisins. Et si tu me rétorques que t’habites dans une maison à la campagne, tu fais juste chier ta famille. Après tout elle n’a pas forcément tes goûts.

3. Choisir son casque en fonction de la musique qu’on met dedans. Un audiophile te dira que même avec du très bon matos, tu dois adapter le casque au type de musique que tu écoutes car ils ne distribuent pas tous toutes les fréquences de la même manière. Ainsi le casque Beat convient bien au rap et à la techno mais pas au rock car il amplifie trop le signal des basses. Inversement, le casque Marshal est super pour le rock et pas bon pour le rap…bon, de toute façon, quand tu commences à fréquenter des audiophiles, tu réalises que la plupart des casques vendus dans les commerces mainstream ne sont pas top, le Beat en tête.

4. Subsidiaire: vas-y avec ta femme ou ton meilleur ami et demande-lui la tronche que çà te fait. Faut quand même éviter le look personnel aérien au sol, hein. Donc un avis objectif sur ta bobine avec le casque n’est pas inutile.

Pour ma part, j’ai finalement acheté le Marshal. Et le son est bien. Enfin, moi ce que j’en dis, je suis pas audiophile. Mais justement, j’aime bien l’idée d’écouter de la musique dans les mêmes conditions que la plupart des gens pour qui j’écris. Des gens qui aiment la musique mais ne sont pas pour autant des mélomanes. Des gens qui écoutent de la zique sur leur ordi, sur leur smartphone ou parfois sur l’enceinte Jailbone du salon. Bref, à Rome fais comme les romains. Et puis si un disque est bon, il sera bon partout. Faut pas oublier que nos parents ont découvert les Beatles et les Stones sur des transistor mono pourris et crachotants et que nous, c’est sur nos télés pourraves qu’on a découvert les clips des Beastie Boys et Run DMC et sur des lecteurs K7 tout aussi merdiques qu’on a appris à les aimer .

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