ALT236 : un album pour sortir et plonger dans l’ombre

Commencer un article et captiver l’attention du lecteur est sans doute l’un des trucs les plus compliqués que je puisse faire. Immédiatement après avoir mis la main sur le clavier, je sens déjà les envolées lyriques arriver et l’envie de faire sauter le toit au dessus de moi pour aller dans un je-ne-sais-où plus ou moins spectral et psychologique.

Après tout, quand on appuie sur le bouton « lecture », c’est un peu comme un petit voyage immobile ou tout du moins, un léger départ. Les emmerdes quotidiennes, les collègues bruyants, les passagers d’un bus trop bavards et les aboiements d’un automobiliste de plus calmes paraissent instantanément éloignés. La magie du son fait effet.

Alt 236 Leviathan

Maintenant, fermons notre quotidien pour aller vers un autre monde, peut être un antre monde dans lequel créatures étranges et plus ou moins paranormales guinchent sans se soucier du lendemain. Prenons, pour bande sonore, ALT236 et son premier album : Leviathan. Rien que le nom et son origine pose le décor d’un album qui s’annonce comme une porte vers ailleurs. Une première créature mythique qui annonce le cortège à venir.

Mais pourquoi il parle de monstre depuis tout à l’heure ?

Tout simplement parce que ALT236 vit parmi ses créatures et leurs traces. Mélange parfait entre archéologue, cryptozoologue et youtubeur, il distille depuis quelques temps ces trouvailles sur les mythologies plus ou moins populaires sur sa chaîne. Avancez sans crainte, il est loin de ces clichés commençant leurs vidéos par des remerciements pour la marque de papier toilette qui veut bien sponsoriser sa vidéo de test de la nourriture mexicaine. Non, ALT236 s’intéresse plus à ce qui reste caché sous votre lit, dans la cave et dans certains films, livres ou jeux que l’on connaît. Prophète du chaos, il met en lumière ce qui reste tapis dans l’ombre pour le plus grand plaisir de tous les amateurs de frissons. Ainsi Freddy et ses griffes, l’ode à la mort que Bloodborne peut être ou le silence des étoiles dévoilent leurs plus grands secrets.

Mais t’as rangé ton article dans la catégorie « musique », pourquoi parler de Youtube ?

Qui pourrait imaginer une vidéo, un film ou un court métrage sans musique ou, pire, avec la mauvaise musique ? Dark Vador sur un solo de Yvette Horner, ça pourrait sonner faux… Faudrait tester… C’est là que le sujet de l’article vient se ranger dans la bonne catégorie puisqu’on va se pencher sur la BO des vidéos de ALT236.

Aucun risque de se faire striker par la plateforme puisque toutes les musiques que l’on peut entendre sont signées par ALT236 et son collègue explorateur Al Bundy. Un duo quasiment inconnu et pourtant prolifique. Chaque morceau semble être pensé pour la vidéo qu’on regarde. Mais… oublions un peu la plateforme Youtube et son Article 13 aux conséquences ravageuses.
alt 236 leviathan
Fort de son univers visuel, ALT236 possède désormais un pendant sonore tout aussi profond. Cette créature mythique qu’est le léviathan s’incarne désormais en un album. 15 pistes d’un voyage magique. Si votre enfance s’est faite aux côtés de films fantastiques à tendance horrifique, vous vous retrouverez instantanément dans les sonorités de l’album. Si, vous êtes plus jeunes, pensez très fort à Stranger Things. Leviathan fera un parfait écho à cette série pour laquelle vous êtes tous prêt à perdre une nuit de sommeil dans les prochains mois.

L’album s’ouvre comme une invitation avec ses synthés étirés et cette atmosphère mi-sombre mi-lumineuse. Une ouverture tout en douceur qui nous pose pleinement dans l’univers sonore de ALT236. On pourrait trembler, frémir ou frétiller au grès des différents morceaux retravaillés pour ce format album. Les synthés occupent une les devants de la scène tout au long de l’album. Oppenheimer, Juno et autre Roland se retrouvent ici pour ressortir leurs plus belles sonorités. Qu’ils soient réels ou simulés, leur âme est présente est habite chacun des morceaux pour nous plonger dans une musique aux accents vénéneux. Le plus souvent apaisante, musique joue de tous ses instruments pour devenir oppressante et, pourtant, on la garde avec nous tel un petit syndrome de Stendhal.

Il est temps de conclure cet article pour laisser le temps au lecteur d’entamer un périple sans mot pour, peut être, devenir de nouveaux voyageurs de l’étrange. J’ai pas la conclusion ultime si ce n’est celle de vous donner la clé du nom de ALT236 : il s’agit d’un joli caractère spécial que trop d’ados en mal de rébellion se tatouent sur les poignets. Trop souvent… Bref. Bisous.

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