Amon Tobin signe la pépite du jour en feat avec Amon Tobin

Pouvoir faire un featuring avec soi même. Un rêve inaccessible pour le commun des mortels. Pour Amon Tobin, par contre, c’est d’une simplicité déconcertante.

Aujourd’hui, on va commencer la journée en parlant dédoublement de personnalité. Un phénomène qui nous arrive tous. Et oui ! Sommes-nous toujours les mêmes avec notre famille, nos proches et nos compagnons qu’avec nos collègues ou des inconnus ? Bien sûr que non ! Faut garder un minimum de street cred’ dans ce theatrum mundi dans lequel nous évoluons chaque jour. Allez, je range mon début putaclic pour repasser en mode normal : tous les jours on change de casquettes selon la situation. C’est normal ! Je ne pourrai pas être aussi mielleux avec ma chérie que mon patron (qui me lit et qui comprendra bien ça).

Si tout le monde est prêt à retourner sa veste à chaque instant, il y en a un qui collectionne les casquettes depuis des années. Une véritable légende de la musique électronique. Un des tauliers de chez Ninja Tune. Un artiste que nombreux connaissent pour la BO de Tom Clancy’s Splinter Cell: Chaos Theory (et de son El Cargo au dessus de tout). Je veux bien entendu parler du natif brésilien Amon Tobin. Un artiste 100 % anti star sytem qui cumule les side project comme personne.

C’est aujourd’hui un mastodonte de la musique électronique. Certes, il n’a rien à envier à des DJ français qui se sont exportés, mais il ne fait pas dans le détail et ses releases sont toujours attendues, voire inespérées. Amon Tobin est un prêtre de la bassline gravitationnelle. Elle est aussi lourde qu’il est insaisissable. S’il a commencé par mixer jungle et drum’n’bass avec des musiques du Brésil, son style musical hybride a toujours évolué. Il n’a jamais cessé d’évoluer et sa carrière musicale se résume simplement : chaque album est l’évolution du précédent et un compte rendu de chaque étape de ses mutations. Impossible de dire s’il arrivera à maturation, mais en tout cas, il évolue et change de nom très souvent.

On l’a récemment vu revenir sous son patronyme le plus connu : Amon Tobin avant de faire ressurgir Two Fingers avec un album encore plus lourd que le précédent. Le genre de truc qui casserait un club s’il était encore ouvert. Le maître s’est également distingué sous d’autres noms comme One Child Tyrant ou un certain mystérieux Figueroa et il ne faudrait pas oublier Cujo. Bref, une culture de l’alias qui lui permet d’exprimer toutes sa maîtrise en terme de sound design. Le mec nous fait tenir le coup dans un monde en feu.

Fin 2020, il a ouvert sa propre maison de disque : Nomark Records. Un nouveau label pour regrouper tout ce qu’il développe en parallèle. Dès la présentation tout est clair : « Il n’y a pas de side project« . Il fallait donc à Amon un lieu pour exprimer tout son art. Une véritable antre musicale dans laquelle il exprime tout son univers. Petite subtilité : si on veut écouter, il faut s’abonner. Pour 60 $ par an, on peut profiter de tout ce que le producteur nous propose. Au final, le All access de Pascal Obispo est loin d’être un pied de nez à l’industrie de la musique. Juste une version discount (?) de ce qu’Amon propose. Bref…

Si j’ai choisi Amon en pépite du jour c’est pour ce Seesayer magique. Un titre sur lequel il se paye le luxe d’être en featuring avec lui même. On retrouve ainsi Amon face à Two Fingers pour une envolée de basse et une production léchée. Ici, il n’est pas dans les projets de défoncer les bafles avec des sons à faire palir Mick Gordon, mais plutôt de proposer un contraste magique. Avec ces 2 artistes en studio, on peine à imaginer les séances en studio même s’ils ont en commun un certain désamour pour la scène. En tout cas, Seesayer est magique et fait vibrer les fans de la première heure comme ceux qui ne connaitraient pas encore le producteur maintenant installé à Londres.

Un coup de ténèbres, un coup de lumière et on recommence. Si c’était aussi simple que ça, tout le monde pourrait le faire. Pour le coup, ce n’est pas aussi simple et seul Amon et TF pouvaient réussir à maintenir ce précieux équilibre pendant la durée du morceau. Une opposition tout en contraste et une certaine incompatibilité qui fait toute la puissance du morceau. On se rêve à imaginer la suite. Peut être que les abonnés à Nomark (dont je fais partie auront de belles surprises pour l’année à venir.

D’ailleurs, si vous voulez rejoindre la secte. C’est par ici. Il y a déjà quelques exclus à faire frémir.

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