Apocalypse sur Carson City de Griffon

 

Je voulais vous présenter l’un des chocs du 9 ème art cette année. Son titre « Apocalypse sur Carson City » Ecrit et dessiné par Guillaume Griffon. L’histoire : Sur le lac Tahoo de l’Etat du Nevada, non loin de Carson City, on ne pêche pas que du poisson. En effet, le gai promeneur a toutes les chances de se trouver en contact avec une sinistre substance qui le transformera irréversiblement en zombie accro de chair fraîche. C’est dans le désert du même état, au sein d’une base militaire ultra secrète, que le Général Matthews vient obtenir des explications sur les travaux morbides du docteur Phobic. Pris de folie, ce dernier lâche le résultat terrifiant de ses expériences sur le gradé. Aux abords de la route 50, sur le même territoire, le restaurant Hell’s Kitchen voit son service contrarié par la présence de trois braqueurs recherchés par toutes les polices de l’Etat. Reconnus par la serveuse, les malfrats s’enflamment et s’opposent, plomb à la clé et bain de sang assuré, aux forces de l’ordre en présence. Assurément, tous ces évènements aux liens énigmatiques sont de nature à mener Carson City aux portes de l’apocalypse.

 
Au premier abord « Apocalypse sur Carson city » est doté d’un style graphique très particulier voir fort déroutant. En effet les personnages humains principalement sont outrancièrement déformés ce qui de prime abord peut rebuter bien que techniquement les dessins soient absolument formidables. Mais dés la lecture des premières pages, nous plongeons dans un hallucinant hommage au cinéma de série B des 30 dernières années. Et c’est avec un grand brio que Griffon assène des répliques souvent inspirées ou dérivées de classiques du genre et nous narre avec une évidente jubilation cette histoire ou se télescopent plusieurs destins allant du gang de braqueurs rappelant furieusement les frères Gekko de « Une nuit en enfer », à une bande de jeunes tentant de survivre à cette hécatombe zombiesque qui eux font penser aux jeunes punks en fiesta du « Retour des morts vivants ».

En fait le récit est tellement bourré de références qui parfois sont tellement appuyées qu’elles sont à la limite du plagiat, mais à y lire de plus prés, on y décèle un véritable amour du genre et une dextérité scénaristique dont les réals et scénaristes hexagonales pourrait bien en prendre de la graine.Griffon va meme jusqu’à mettre des figures du B et de l’action des annees 80 dans de savoureuses apparitions. Caméos allant de Steven Seagal, Chuck Norris en passant par Michael Dudikoff ou le défunt Robert Z’Dar. « Apocalypse sur Carson city » est un concentré d’horreur, d’action, de comédie et de tout ce qui a contribué à former les caractéristiques du cinéma d’horreur campy des années 80.

 

 

Des graphismes percutant, un style singulier et déroutant (je vous en prie passez outre si vous n’y adhérez pas car l’histoire en vaut vraiment le coup)rappelant dans sa structure un storyboard ultra détaillé, un humour corrosif et efficace qui ravira les amateurs du genre les plus endurcis. Déjà décliné en quatre tomes, le cinquième vient juste de sortir aux éditions Akileos et c’est une nouvelle fois une réussite absolue. A se procurer immédiatement sous peine d’être dévoré vite fait bien fait.

 
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