Blonde, de Joyce Carol Oates

 

J’avais ce livre qui traînait depuis quelques temps dans ma PAL, « Blonde » de Joyce Carol Oates et cet été je m’y suis plongée. Une plongée de plus de 900 pages dans l’histoire romancée de Norma Jean Baker. Une lecture que j’ai entrecoupée de visionnage des films ; « Troublez-moi ce soir » « Niagara » entre autres, pour ressentir les mots par les images, comprendre qui était Norma, qui était Marylin Monroe. Une actrice, pas mauvaise, les rôles n’étaient pas très recherchés, la blonde désirée et désirable pour la plupart, mais dans « Troublez-moi ce soir » j’ai beaucoup aimé son jeu d’une fille dérangée.

Bien sûr sa beauté n’est plus à décrire, une beauté triste et pourtant si rayonnante. J’ai eu besoin de voir les photos, de ses débuts, d’avant même ses tournages, de m’émouvoir de tant de fragilité dans ce sourire.

Ce livre commence par une Norma petite fille tiraillée par une mère bancale, instable mentalement. Mère célibataire qui la maltraite, veut l’ebouillanter un soir dans son bain. On retrouve Norma dans un orphelinat avec tout ce que ça comporte comme souffrance pour une petite fille.

On suit Norma dans sa transformation, son besoin de plaire à tout homme, ce qui a fait d’elle Marylin, un objet de désir et seulement cela dans les regards masculins, la création d’une sex-symbol, violée, rabaissée, Marylin ne saura vivre que sous ses regards là, elle ne sait plus qui elle est vraiment.

Bien sûr le livre est une fiction, tout n’est pas réel, on vit à travers l’esprit de Norma, ses fantômes, ses fantasmes, sa destruction, sa recherche d’un père.

Le cinéma hollywoodien des années 50 n’en sort pas grandi, il brise, il viole, il utilise à travers des producteurs libidineux, pervers. La fragilité de Marylin est poignante, entre réalité et fiction.
J’ai aimé ce livre.

marylin, blonde

Le film adapté est sorti il y a peu – il est bon de préciser que ce n’est pas un biopic au sens littéral – et évidemment je l’ai regardé, j’y retrouve les émotions, la colère que j’ai éprouvée face aux hommes qui ont entouré Norma puis Marylin. Ce JFK, que dire…immonde. Seul Arthur Miller paraît humain, est-ce fiction ou réalité ? On veut y voir un homme qui aimait sincèrement la blonde Marylin. Cette fille qui cherchait un père, appelant Papa ses amants.
L’actrice, Ana De Armas, s’en sort à merveille.
On se surprend à vouloir une happy end, mais vous savez…

Si vous en avez le courage, plongez-vous dans « Blonde » le livre, sinon regardez le film et pensez en voyant les photos innombrables de Marylin qui peuplent les internet que derrière cette beauté éclatante se cachait une femme brisée par son enfance et l’empire cinématographique de Hollywood.

Le mot clé est fragilité, vous l’aurez lu plusieurs fois. C’est ce qu’est pour moi cette femme, pas une fragilité idiote, non, une fragilité face au monde qu’elle n’avait pas vraiment choisi, elle aurait voulu rester Norma, on l’a créé Marylin.

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