Pourquoi Breaking Bad m’a réconciliée avec les séries.

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Les célèbres Emmy Awards qui récompensent les séries de l’année se sont déroulés ce 25 août dernier et ont été unanimes : Breaking Bad est une des meilleures séries de tous les temps.

Pourtant, s’il y a bien un format que j’ai longtemps détesté, c’est celui de la série. Trop long, souvent scénaristiquement pauvre pour durer le plus possible, parfois bête, autant de choses qui m’énervent. Puis je suis du genre à me dire « Il y a tant de films à voir, pourquoi passer tant d’heures devant une série qui n’avance pas ? ». Mais ça, c’était avant Breaking Bad.

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C’est l’été, on laisse de côté les films et on se met aux séries. Le choix est simple : ce sera la série de Vince Gillighan, non seulement pour ses nombreuses critiques positives mais aussi parce qu’elle est terminée. Après 5 saisons, on sait qu’on en aura fini! Qu’est-ce que ça fait du bien de savoir exactement quand on va pouvoir passer à autre chose. De plus, ça permet de juger un produit terminé, ce qui pour une série, format qui se construit précisément dans la durée, est une chance.

 

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Rappelons-la même si désormais tout le monde connaît la célèbre histoire de Walter White. Il est un prof de chimie d’une quarantaine d’année qui apprend qu’il est atteint d’un cancer. Pour financer ses soins médicaux mais aussi pour mettre sa famille à l’abri du besoin si jamais le pire devait arriver, Walter White accompagné d’un de ses anciens étudiants, Jesse Pinkman, se met à fabriquer du crystal : de la méthamphétamine d’une qualité jamais atteinte qui les propulse directement dans la cour des grands. (Et d’ailleurs, un prof s’est mis à le faire en vrai http://www.lci.fr/faits-divers/breakin-bad-mais-en-vrai-un-prof-de-math-2004218.html)

Au fil des saisons, ils découvrent le monde de la drogue, celui des dealers, se confrontant de près ou de loin aux plus grands. Entre sommet de la gloire et tréfonds , Walter White évolue dans ce milieu, d’abord à tâtons puis avec le souhait d’être à la tête de toute cette organisation. Alors que Jesse Pinkman avance toujours à ses côtés mais sans cesser de s’interroger sur la limite entre le bien et le mal, Walter White joue joyeusement avec cette fine ligne, sautant à cloche-pieds au-dessus d’elle. Transformation psychologique donc, qui va de pair avec une transformation physique impressionnante.

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La force de Breaking Bad (et qu’est-ce que c’est rare!) est son scénario. Il est parfait de A à Z. Les épisodes communiquent entre eux, les saisons aussi, et jamais on a la sensation qu’il y a du « trop », comme c’est courant dans l’univers des séries. Peut-être certains épisodes comme le célèbre « la Mouche » dérouteront puisqu’il ne s’y passe, à proprement parler, rien. Seulement cet épisode, le dixième de la saison 3 (intervenant donc au milieu de la série) est celui dans lequel tout bascule, celui où doucement, Walter White commence à sombrer dans une sourde folie menée par une colère et une rage sans bornes.

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Il va de soit qu’on ne peut pas se satisfaire d’un scénario très bien ficelé si la mise en scène ne suit pas. Or, merci, Breaking Bad n’a pas ce défaut. Sans être exceptionnelle, il y a des vraies qualités dans celle-ci avec des plans dont on se souviendra longtemps. On retiendra notamment la formidable scène de fin que je tairais ici pour ne pas me faire d’ennemis. Achèvement parfait et total de la série, elle est d’une force incroyable. Voilà encore une grande qualité : savoir s’arrêter dans la réussite pour fournir aux téléspectateurs un final explosif et non pas un « 10ans plus tard » navrant qui aurait permis de faire une saison de plus et donc, des millions de dollars de plus. Voilà toute l’intelligence de Vince Gillighan. Celui-ci sort d’ailleurs une nouvelle série http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18655794.html

On retiendra évidemment l’exceptionnel duo Pinkman/White travaillant ensemble mais aux caractères tellement différents que de nombreuses étincelles naissent de leur relation, oscillant entre de l’amour quasiment paternel à de la haine incontrôlable.

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Cependant, il faut s’arrêter un instant sur les seconds rôles, tous étant absolument nécessaires à la série puisque chacun va, à un moment ou un autre, travailler avec ou contre Walter White, et par conséquent, influer directement sur ses décisions. Puisque si les épisodes s’imbriquent entre eux, travaillant ce qu’on appelle des « arcs narratifs », les personnages font de même. Pas un qui ne soit épargné un seul instant par les actions de Watlter White, de la même façon que chacun de leur acte a une conséquence directe sur notre personnage principal. Clairement, rien n’est laissé au hasard dans Breaking Bad, tout est parfaitement ficelé, c’est sans doute une des raisons de son succès.
On notera également l’exceptionnel et tellement drôle avocat Saul Goodman qui aura, dès février 2015 aux Etats-Unis sa propre série.

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Comment ne pas vous conseiller, si ce n’est pas déjà fait, de vous ruer sur cette série ? Outre les qualités esthétiques et scénaristiques de Breaking Bad, elle interroge également de nombreux faits de société. Sans être un pamphlet politique elle soulève des points importants aux Etats-Unis comme leur système de santé plus que faillible. Elle touche également un public international en interrogeant directement le genre humain : Et nous ? Ne serions-nous pas tous des Walter White en puissance ?

Créative, drôle, pleine de rebondissements, parfois dérangeante, mais surtout terriblement addictive, Breaking Bad est grande.

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1 Comment

  • Jérôme
    Jérôme

    Walter white a 50 ans 😉

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