Bullet Train, du sang sous les néons nippons

 

J’ai vu quelques films récemment sortis (Blonde, Don’t worry Darling, Decision to leave, The Northman, Incroyable mais vrai, Barbare, Top Gun…), tous plutôt biens mais aucun qui m’ait décollé les rétines, retourné le cerveau, laissé la mâchoire tombante. Puis j’embarque dans le Bullet Train de David Leitch, soit deux heures à toute berzingue de fun et d’adrénaline.

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De David Leitch, qui a commencé sa carrière comme cascadeur et doublure de Brad pitt, on connaissait essentiellement le premier John Wick, Deadpool 2, Fast & Furious : Hobbs & Shaw. Ces films apparaissent aujourd’hui comme les brouillons de sa dernière œuvre en date. Du John Wick il a conservé la virtuosité et la dynamique des scènes d’action et de fight.

Cependant, on était en droit de penser que le ton était un tantinet trop sérieux, un brin sentencieux, surtout au vu des situations improbables, ça manquait foutrement de second degré.

Bullet Train en est bouffi, clairement sous influence tarantinienne, notamment pour les scènes de charclage alternées avec des dialogues aux sujets superficiels. Même si chez Tarantino ce n’est pas tant ce qui se dit dans ces dialogues qui importe que ce qui se joue entre les personnages durant ces moments en apparence anodins.

Il y a aussi du (no-limit) Tex Avery dans le burlesque des situations, le tout habillé aux couleurs acidulées J-Pop

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Bullet Train, le pitch

Le pitch : ( Là encore on n’ est pas loin d’un Reservoir Dogs ou des Huit Salopards), faites monter à bord du Bullet Train (le train le plus rapide du monde) au départ de Tokyo toute une ribambelle de meurtriers et d’ assassins (dont un serpent mortel) avec chacun des missions ou des desseins différents, voire contraires qui vont inévitablement collisionner jusqu’au terminus à Kyoto.

Il sera question d’une mallette remplie de billets, de vengeance, de quête de reconnaissance paternelle, de pouvoir et de karma.

Forcément, tout ça va macérer et faire des étincelles. Imaginez-vous mettre dans un petit bocal une dizaine de poissons combattants… ça-y-est ? Vous avez l’image ?

Voilà, c’est parti pour un jubilatoire jeu de massacre entrecoupé de situations cocasses ! Le film débute au son de Staying Alive et c’est précisément ce que vont essayer de faire tous les protagonistes dans ce Battle Royale sur rails.

Le casting est aux petits oignons avec en tête Brad Pitt en tueur désabusé qui se veut maintenant pacifiste et zen (??!). Il est Coccinelle et se voit absolument poissard sans se rendre compte qu’il a le cul bordé de nouilles. Il y a l’ improbable tandem, les frères Citron et Mandarine ( Aaron Taylor-Johnson et Brian Tyree Henry), le tueur mexicain The Wolf (le rappeur portoricain Bad Bunny), The Prince (l’actrice Joey King) en tailleur rose bonbon, un loup déguisé en agneau. L’excellent Michael Shannon est The White Death, Sandra Bullock qui est la voix donnant les instructions à Coccinelle, Channing Tatum dans un tout petit rôle, mais désopillant et cerise sur le gâteau pour ceux qui sont de ma génération et ont été biberonnés à San Ku kaï : Hiroyuki Sanada qui campe The Elder.

Bullet train, c’est un vrai films d’acteurs qui s’en donnent à cœur joie servi par la réalisation débridée et décomplexée de David Leitch .

Au final on n’est pas loin de ce qu’a tenté de faire Drew Goddard il y a quelques années avec son Sale temps à l’Hôtel El Royale. C’était plutôt raté, David Leitch transforme l’essai.

Have fun !

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