C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule

C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule est un peu le leitmotiv de cette rentrée 2016. Entre la primaire US et les primaires françaises, nos amis politiques, élégamment relayés par leurs amis journalistes, élégamment relayés par la twittosphère, la blogosphère, la facebookosphère, la fachosphère et toutes les autres osphères imaginables ont fait leurs cette maxime tirée d’un chef d’oeuvre du septième art, le film éponyme réalisé par Jacques Besnard en 1975

Dans le genre prolifique des films de braquage de banque, il y a en gros trois familles.
Les braqueurs fonceurs qui passent par devant pistolet au poing et imposent le deal argent contre vie sauve, comme dans Point Break, un après-midi de chien ou Pour cent briques t’as plus rien.
Les braqueurs rusés qui montent une grosse arnaque et te volent l’argent sous le nez des autorités comme Inside Man, Ocean Eleven ou Hold-Up.
Les braqueurs fourbasse qui creusent un tunnel pour atteindre le coffre. C’est dans cette catégorie que jouent Faites sauter la banque, Mélodie en sous-sol, Les égouts du paradis et C’es pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.
Dans cette catégorie, il y a ceux qui creusent la nuit et il y a ceux qui creusent le jour et c’est justement ce que font les trois braqueurs de c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule. Point de Federal Reserve, point de Fort Knox, point même de succursale de la Société Générale, ici, l’objet du film c’est le braquage de la caisse de retraite de la SNCF.

c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule

Braquer la caisse de retraite de la SNCF en passant par les WC de la gare de l’Est à l’insu de la dame pipi

Si vous avez déjà tenté de percer une niche dans le mur de votre salon, voir d’abattre un mur, vous savez que ces travaux font du bruit, de la poussière et des gravas qu’il faut évacuer. Il faut donc trouver un stratagème pour creuser et déblayer à l’insu de la gardienne des lieux. Car tel Cerbère à la porte des enfers, la porte des wc de la gare de l’Est est gardée par une perspicace dame pipi qui n’a que ça à foutre de reluquer les clients. Phano, Max et Riton (Bernard Blier, Michel Serrault et Jean Lefebvre) échafaudent un plan diablement malin et très visuel : squattant la cabine de chiotte construite derrière la paroi du coffre à vider, ls vont à tour de rôle percer le mur, déblayer les gravas et couvrir le bruit du burin en endossant des rôles tous plus grandioses les uns que les autres. Oui, je sais, ça parait aussi con qu’une saison entière du Bigdil mais croyez-moi, avec des acteurs de cette trempe, ça passe comme une lettre à la Poste.

C’est pas parce qu’on a rien à dire .. Francis Blanche ?? LHDDT ?? Rutube. (dingue, le youtube russe!)

En France, on a pas de pétrole mais

Vous aurez sans doutes remarqué qu’en France on est particulièrement doués pour trois sortes de film : les drames, les polars et les comédies. Notre histoire du cinéma est pavée d’excellents représentants de ces trois genres mais force m’est de constater que dans la génération actuelle, si le drame et le polar sont toujours bien lotis, côté comédie, on manque de réalisateurs de la trempe d’un Lautner ou d’un Oury et de comédiens de la stature d’un Blier, d’un Serrault ou même d’un Lefebvre. Raison de plus pour savourer cette comédie qui toute franchouillarde qu’elle est n’en demeure pas moins délectable. Un joyau du septième art.

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