Comprendre le thrash metal : Slayer

Le thrash metal (avec un h entre le t et le r) est un courant musical dérivé du speed metal et du heavy metal apparu aux Etats-Unis et en Allemagne dans les années 80. Il repose sur un tempo très rapide et valorise la virtuosité des guitaristes (car il faut être un dieu du manche à corde pour jouer très vite et très bien). Les groupes les plus connus du thrash metal américain sont quatre. On les appelle les Big Four et tu as sûrement entendu parler d’eux. Il y a Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax. Aujourd’hui je vais te parler de Slayer, parce que c’est mon préféré des quatre. Anthrax je connais pas, Metallica j’aime bien mais tout le monde les connait et Megadeth j’aime bien, mais pas tout. Alors que Slayer, ben pour moi y a pas grand chose à jeter.

C’est un groupe qui jouit d’un fan club assez exclusif…avec des fans qui aiment exprimer furieusement leur amour….

Slayer est un quatuor américain à l’origine composé du chanteur et bassiste Tom Araya, du lead guitar Jeff Hanneman (décédé il y a deux ans), du guitariste Kerry King (que tu as peut-être déjà entendu sans le savoir vu qu’il assure le solo de guitare du Fight For Your Right des Beastie Boys. En effet, en 1985, les deux groupes avaient le même label, Def Jam, et le même producteur, Rick Rubin. D’ailleurs si tu regardes le clip de Fight For Your Right, MCA porte un tshirt Slayer). Le quatrième membre est le batteur Dave Lombardo (qui a quitté le groupe entre 1993 et 2002 puis définitivement en 2012).

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Slayer c’est une musique pessimiste et très sombre. Contrairement à d’autres courants du metal dont les lyrics sont un peu légers, avec le thrash on est pas là pour rigoler. Et chez Slayer encore moins puisque le thème récurrent de leur musique est la mort. C’est à Jeff Hannemann, fan d’histoire militaire qu’on doit les lyrics de la plupart des compos. Le groupe veut aborder la mort de façon détachée et se permet donc de traiter des sujets un peu casse gueule comme les camps de la mort et Joseph Mengele (Angel of death) ou les attentats du 11 septembre côté djihadiste (Djihad). Une philosophie qui vaut au groupe les habituelles attaques de ligues de vertu qui leur reprochent de faire l’apologie de maux qu’en réalité ils critiquent.
Musicalement parlant, Slayer se distingue par un jeu très rapide reposant sur le tempo de furieux imposé par Dave Lombardo. Le batteur utilise une double pédale : au lieu de marteler la grosse caisse avec une seule pédale, il y en a deux, une par pied, ce qui permet d’accélérer le rythme et d’imposer au reste du combo un tempo speedé. Reign In Blood (1986), le troisième opus, produit par Rick Rubin, est considéré comme l’album fondateur du style Slayer. Prévu pour une quarantaine de minute, il dure finalement 28 mn…c’est dire si ça va très très vite. Dave Lombardo massacre ses fûts, les guitaristes s’alignent mais c’est surtout Tom Araya qui impressionne. Il est capable de poser sa voix à l’unisson de la batterie en chantant dans un mix screaming / chant clair, très rapide. Et surtout, il réussit le tour de force de rester compréhensible de bout en bout, rendant ainsi justice aux lyrics très travaillés d’Hanneman.

Les deux opus suivants, South of Heaven et Season in The Abyss ralentissent un peu la cadence, si bien que certains fans ont crié à la trahison! Reign In Blood, South Of Heaven et Season in the Abyss constituent la sainte trilogie de Slayer, avec vraiment que du bon son. Les morceaux South Of Heaven, Behind the Crooked Cross, Expendable Youth, Mandatory Suicide ou  encore Season in the Abyss sont des bombes atomiques aussi bien en version studio qu’en live. j’ai choisi une autre chanson, plus récente, pour illustrer ce billet et présenter la zique à Slayer. Jihad, tiré de l’album Christ Illusion (2006). Ce morceau porte en effet en lui tous les ingrédients du gang : le screaming hyper speed de Tom Araya, la batterie furieuse de Lombardo et le dialogue de guitare entre Hannemann et King, avec un gros riff autoroute pour porter la mélodie du début, le break avec l’ajout d’un riff secondaire et entêtant et enfin le solo d’Hannemann hyper technique, complété par une partition de King un peu bourrin.

Si le groupe a survecu au départ de Lombardo et au décès de Jeff Hannemann, remplacé par Gary Holt (ex Sodom), et annonce un nouvel album en 2015, c’est aussi à travers les nombreux groupes qu’ils ont influencés que l’héritage de Slayer est vivace. Le son caractéristique du quartet est en effet repris par nombre de formations qui assument plus ou moins clairement la filiation. AInsi les suédois de The Haunted dont on avait parlé à l’occasion de la sortie du nouvel EP de Peter Dolving (vas voir le billet, il y a un extrait de 99 en live, tu verras dans l’intention ça ressemble bien à Slayer, même si il faut reconnaître au groupe de Göteborg une capacité à digérer Slayer pour en faire autre chose).

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Slayer aujourd’hui (avec de Gauche à droite Gary Holt, Tom Araya, Kerry King et Paul Bostaph)

Si tu veux aller plus loin, je te recommande la chronique video détaillée que mon confrère (et inspirateur) Reset Metal a consacré à Reign In Blood. Tu peux lui faire confiance, c’est un gros fan de Slayer aussi…

1 Comment

  • Dutour
    Dutour

    Slayer, c’est aussi un savant alliage de culture et de religion, qui met en relief le côté show, qu’il ne faut pas prendre au premier degré.
    Tom est chrétien, et chante la gloire de Satan (sur Christ illusion, notamment).
    Ça montre ce côté du metal, l’image sombre, les vêtements noirs, la thématique diabolique, mais derrière, c’est l’amusement et la vie.

    Au passage, le nouveau Slayer est très bien, avec de morceaux typiquement Slayer (Repentless rappelle Reign in blood), d’autres un peu mots mordants, mais quand même efficaces.
    Hail Slayer.

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